ATON

Aton est un dieu secondaire élevé en tant que de divinité par le Pharaon Aménophis IV-Akhénaton qui régna de 1353 à 1336 av. J.-C. Aton est représenté comme un disque solaire prolongé par de longues mains symbolisant la vie. C’est sous cette forme que la première représentation d’un dieu monothéiste rentra dans l’histoire.

Le dieu solaire Aton

Aton était un dieu solaire à l aspect obscur vénéré dès l'Ancien Empire. Il était le dieu de l’antique métropole sacré d’Héliopolis. Le dieu était vénéré par quelques adeptes étant contre la puissance trop présente d’Amon. Dans l’histoire de Sinouhé datant du Moyen Empire, Amenemhat I est décrit comme s'élevant dans le ciel et s'unissant à Aton son créateur. Le Pharaon Ahmosis, ce trouve quand à lui flatté sur une stèle d'être assimilé à « Aton quand il brille ». Son successeur, Aménophis I, devient dans la mort « uni à Aton, fusionnant avec celui dont il était issu ». Thoutmosis I a été représenté dans son temple à Tombos en Nubie portant le disque solaire et suivi du signe hiéroglyphique de « dieu ». Mais c’est sous le règne d'Aménophis II que la première iconographie d'Aton apparaît sur un monument à Gizeh comme un disque solaire ailé (bien que ce fût une manifestation de ) aux bras tendus saisissant le cartouche du pharaonAménophis III semble avoir activement encouragé le culte d'Aton, mettant l'accent sur le culte solaire dans nombre travaux de construction. C'est Aménophis IV qui va initier le premier, l'apparition du vrai dieu, Aton.

Le roi Akhénaton fesant des offrandes au dieu Aton

Sous l’influence d’Aton, Aménophis IV qui signifie « Amon est satisfait » prendra le nom d’Akhénaton, « Celui qui est utile à Aton ». Il fit construire au cours de la troisième année de son règne, un énorme temple à l'est du grand temple d'Amon à Karnak. Avec le soutient de son épouse Néfertiti, il imposa Aton comme dieu unique. Le jeune roi ordonna que les temples des autres dieux soient fermés et persécuta le clergé du dieu Amon. Il s’assura également que le nom d’Amon soit effacé des temples de toute l’Égypte.

Le Pharaon abandonna Thèbes pour s’installé dans sa nouvelle capitale, qu’il fit construire en plein désert à 350 km au nord sur la rive droite du Nil. Il baptise celle-ci Akhet-Aton « l’horizon d’Aton ». C’est au cœur de la ville qu’il fit bâtir un immense temple dédié à Aton. Ce temple mesurait 800 mètres de longueur pour 300 mètres de largeur. Le dieu était vénéré en plein jour sous l’éclat du soleil.

Maquette représentant le grand temple d'Aton à Tell el-Amarna

Le culte d’Aton ne survécut pas plus de quinze ans. Apres la mort d’Akhénaton, son jeune successeur, Toutankhamon réinstaura les anciens dieux et installa de nouveau sa capitale à Thèbes. Akhet-Aton fut rasée et le dieu Aton fut effacer.

De nombreux d'hymnes à l'Aton ont été composés pendant le règne d'Akhénaton, certains par le roi lui-même. Ils décrivent les merveilles de la nature et saluent le soleil comme le seigneur absolu et universel de toutes choses. Le plus célèbre est l'Hymne à Aton (enregistré dans la tombe d'Ay, le vizir d'Akhénaton devenu pharaon après Toutankhamon).

" Tu apparais dans la perfection de ta beauté Dans l'horizon du ciel, Disque vivant, Créateur de Vie, Tu te lèves dans l'horizon d'orient Tu emplis chaque contrée de ta perfection. Tu es beau, grand, brillant, Elevé au-dessus de tout l'univers, Tes rayons entourent les contrées Jusqu'à la limite de tout ce que tu crées. Tu es le principe solaire, Tu régis les pays jusqu'à leurs extrémités Tu les lies pour ton fils que tu aimes.

Tu t'éloignes, Tes rayons touchent pourtant la terre, Tu es devant nos yeux Ton chemin demeure inconnu Tu te couches dans l'horizon occidental, L'univers est dans les ténèbres, comme mort. Les hommes dorment dans leurs chambres, La tête enveloppée, Personne ne reconnaît son frère. Dérobe-t-on leurs biens sous leur tête, Ils ne s'en aperçoivent pas. Tous les lions sortent de leurs repaires Tous les reptiles mordent. Le monde gît dans le silence, C'est la plus profonde ténèbres. Son créateur se réponse dans l'horizon.

Tu te lèves à l'aube, à l'horizon Tu rayonnes, disque solaire, dans le jour, Tu dissipes les ténèbres Tu répands tes rayons. Le double pays est en fête, Les hommes s'éveillent, Ils se tiennent debout sur leur pieds. C'est toi qui fais qu'ils se lèvent. Leur corps devenu pur, ils s'habillent, Leur bras font des gestes d'adoration à ton lever. L'univers entier se met à l'oeuvre, Chaque troupeau est satisfait de son herbage Arbres et herbes verdissent, Les oiseaux, volant ailes déployées hors de leur nids font des actes d'adoration à ta puissance vitale. Tous les animaux sautillent sur leur pattes tous ceux qui volent, tous ceux qui se posent, Vivent à ton lever. Les bateaux font voile, En montant et en descendant le courant, Chaque jour est ouvert Tu apparais. Dans la rivière, les poissons font des bonds Vers ton visage, Tes rayons pénètrent au coeur de la Très Verte.

Tu fais que l'embryon naisse chez les femmes Tu produits la semence chez l'homme, Tu donnes vie au fils dans le sein maternel, Tu le mets en paix Avec ce qui arrête les larmes. Tu es la nourrice De celui qui s'abrite encore dans le sein, Tu donnes constamment le souffle Pour donner vie à toute créature. Au moment ou la créature sort de la matrice pour respirer, Tu ouvres sa bouche complètement, Tu offres ce qui lui est nécessaire. Le petit oiseau est dans son oeuf, Il pépie dans sa coquille, Tu lui donnes le souffle à l'intérieur, Tu lui donne vie. Tu as ordonné pour lui Un temps de gestation mesuré avec rigueur, En le rendant complet, Il brise sa coquille de l'intérieur, Il sort de l'oeuf, il pépie A l'instant fixé, Il sort et marche sur ses pattes.

Comme sont nombreux les éléments de ta création, Caché à nos yeux, Dieu unique sans égal Tu crées l'univers selon ton coeur conscience, Alors que tu étais seul."

 

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