Les obélisques

Fines colonnes de pierre, les obélisques étaient érigés par paires devant les temples solaires, Souvent à l'occasion des jubilés des pharaons. Fait d’un seul bloc de pierre dure (granit, quartzite, calcaire, grès ou basalte) s'amincissant vers le sommet, et dont les faces carrées sont polies, l’obélisque était gravé d’inscriptions monumentales. Enfin l’obélisque est coiffé à son sommet d’une petite pyramide recouverte d’électrum (alliage d’or et d’argent) appelé pyramidion. D’une hauteur de 10 à 32 mètres, il tenait parfaitement en équilibre sur sa base massive décorée de babouins. Les cris que faisaient ces primates à l'aube et au crépuscule étaient interprétés comme un hommage au soleil. Ces monuments nommés " Benben " en égyptien, n’ont cessé d’évolué jusqu’à devenir constante au Nouvel empire (1550-1050 av J-C) c'est de cette période que datent la plupart des obélisques.

Plusieurs hypothèses quand à l’extraction du monolithe ont été soumise par les spécialistes. Une des théories retenue et qui reste à démontré, est que le bloc de pierre était taillé en creusant de part et d'autre des tranchées à l’aide de coup de boulets de dolérite pesant chacune environ 5,5 kilogrammes et mesurant 15 à 30 centimètres...Puis pour le dégagé de la roche, les égyptiens effectuaient une série d'encoches à intervalles réguliers tout autour du bloc à l’aide de coins de bois aspergés d’eau qui en gonflant faisait fendre la pierre. Les monolithes étaient trainer jusqu’au ponton du Nil par des milliers d’ouvriers pendant les périodes d'inondations ou ils étaient charger sur un radeau que remorquait une flottille de bateaux qui le conduisait vers sa destination. Resté accroché à sa masse rocheuse, l'obélisque inachevé d'Assouan, présente des fissures, peut être celle-ci étaient à l'origine de son abandon. Le monolithe mesure 41,75 mètres pour 1 000 tonnes.

A son arrivé sur le site, Le monolithe était tiré par des centaines d'homme jusqu'au sommet d'une énorme rampe ou était creuser un trou en forme d’entonnoir rempli de sable. Une fois l’obélisque positionné les ouvriers enlevaient le sable par une ouverture situé en bas du caisson. Lorsque l’angle d’inclinaison était atteint, on attachait des cordes à sa partie supérieure pour le dresser complètement et parfaire son équilibre sur sa base.

Héliopolis conserve le plus ancien obélisque fragmentaire connu érigé par le souverain Pépi I, ainsi que l’obélisque le plus ancien resté intacte que Sésostris I fît bâtir dans la cité de Rê. Taillé dans le granit, d'une hauteur de 20 mètres, il flanquait le temple de Râ-Horakhty. A Karnak, Hatshepsout fera rajouter deux obélisques supplémentaires de 30 m de haut et 325 tonnes à l’occasion de son jubilé, en l’An 16 de son règne, qui passent pour être les plus beaux d’Égypte. L’obélisque de gauche (au nord) est resté debout ; les fragments de celui de droite jonchent le sol. L'inscription sur la base de l'obélisque d'Hatchepsout à Karnak fait mention de cette offrande : … Elle fit ceci comme son monument pour son Père Amon, le Seigneur du Trône des deux terres à Karnak: elle Lui éleva deux grands obélisques faits de solide granit du sud (Assouan) dont le sommet, couvert du meilleur électrum de tous les pays étrangers, peut être aperçu des deux rives du fleuve. Leur lumière inonde l'Égypte quand, à son lever à l'horizon du Ciel, le soleil apparaît entre eux. J'étais assise dans mon palais et je pensais à mon créateur, mon coeur m'induisit à Lui élever, dans la sublime salle à colonnes, entre les deux grands pylônes du Roi Thoutmosis Ier, deux obélisques dorés dont les pyramidions se confondraient avec le ciel... Chacun d'eux consiste en un seul bloc de granit solide et sans faille, non de blocs assemblés. Ma Majesté en réalisa le travail depuis le premier jour du deuxième mois d'hiver de l'an 15 jusqu'au trentième jour du quatrième mois d'été de l'an 16. Cela prit sept mois de travail dans la carrière. J'ai agi pour Lui dans un esprit parfait, comme le fait un Roi pour tout dieu. C'était mon désir de les faire pour Lui et qu'ils soient couverts d'électrum... Dans ce but, j'ai donné de l'électrum de première qualité. Je l'ai pesé par sacs comme on le fait pour le grain... On ne pourra pas trouver quelqu'un qui, entendant cela, dise que ce que Moi j'ai dit est de l'exagération, mais il dira plutôt: « Comme ce travail lui ressemble, comme il est juste en face de Son Père Amon »…

Le règne de Ramsès II a marqué un point culminant de la construction dans le Nouvel Empire. Ce pharaon a construit plus d'obélisques que tout autre. Dans les ruines de Tanis, jusqu'à 23 obélisques portant son nom ont été trouvés. Les deux obélisques de Louxor qui lui sont dédié, sont les plus célèbres en raison de leurs magnifiques hiéroglyphes. Aujourd’hui un seul obélisque est toujours en place devant l’entrée du temple de Louxor, le second fût offert à la France en 1829 par le vice-roi d'Egypte Méhémet-Ali. Il trône depuis 1836 sur la place de la Concorde à Paris.

Les pharaons n’auront de cesse d’embellir les sites sacrés de ces monolithes. Une cinquantaine d'obélisques ont pour la plupart été conservés ou ont été restaurés. Certains ont souvent été déplacés depuis l'Antiquité, par les pharaons eux-mêmes puis par les souverains ptolémaïques pour orner leurs monuments à Alexandrie. D’autres ont été emportés hors d'Égypte comme trophées par les empereurs romains ou offert part l’Égypte aux grandes capitales du monde pour orner des places ou des parcs célèbres.