Thèbes

Capitale du royaume d’Égypte à partir du Moyen Empire, Thèbes reste la ville d’Égypte qui nous est la mieux connue, principalement à cause du rôle actif que joua la cité dans l’histoire du pays. Pendant de nombreux siècles, ce n’est qu’un petit village, dédié à une obscure divinité locale : Amon.

Carte de thebesComme pour toutes les capitales antiques, il ne reste rien de Thèbes qui nous permette, ne serait-ce que d’imaginer ce que fut la prestigieuse capitale pharaonique. Elle s’incline devant des siècles de ravages que lui ont fait subir les envahisseurs (Assyriens, Grecs, Romains et Arabes).

La ville se nommait autrefois Ouaset (le sceptre), mais Thèbes vient du grec Thébai. Les égyptiens quand à eux parlaient de Thèbes, en disant « la ville » ou bien « la place d’élection », le nom du temple d’Amon, Opet Sout. C’était un petit village de bateliers qui dépendait du quatrième nome de Haute-Egypte. Il prit de l’importance lorsque les pharaons du Moyen Empire décident d’y résider et d’y fonder leur capitale. La ville s’étend à l’est à proximité du temple d’Amon à Karnak, auquel les égyptiens vouaient un culte tout particulier.

Ville de thebesLes anciens connaissaient l’opulence de Thèbes, qu’ils mettaient volontiers au rang des grandes capitales de l’antiquité. A l’époque de sa gloire, la ville s’étendait en longueur sur environ treize kilomètres. Les temples que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de Louxor et Karnak sont à la fois édifiés et embellis par les dynasties successives, qui veulent contribuer à la gloire du royaume. En fait chaque souverain avait le projet de faire plus et plus beau que son prédécesseur : c’est à cette « rivalité architecturale » que Thèbes, ainsi que bien d’autres sites en Egypte, ont dû leur magnificence.

Ce n’est que vers la seconde moitié du deuxième millénaire avant Jésus-Christ, que Thèbes se développe avec l’avènement de la XVIIè dynastie. Celle-ci en fait le foyer de résistance à l’invasion Hyksôs qui occupent le Nord du pays, depuis le delta et la région memphite, jusqu’au couloir de la vallée du Nil. Pendant près d’un siècle, les grandes constructions sont arrêtées, les terres abandonnées aux crues du fleuve. La réunification qui suivit est essentiellement l’œuvre des souverains du sud. Curieusement, ce sont les envahisseurs eux-mêmes qui vont contribuer à la gloire de Thèbes. Il semble en effet qu’ils aient participé à la vie égyptienne, en adoptant les coutumes, les dieux et le mode de vie  du peuple des Deux Terres. L’autorité, au plus haut niveau, doit être représentée par le monarque ; il est le lien direct avec les dieux, et si il est renversé, ce lien est rompu : c’est l’anarchie. Ainsi peut s’expliquer l’implantation du pouvoir Hyksôs, par la simple loi du plus fort.

Reconstitution de karnak thebes

 

Les plus admiratifs des peuples pour cette civilisation millénaire, étaient les Grecs. Homère nous en donne une vision fabuleuse : « Thèbes d’Égypte, ou chaque demeure est remplie de trésors, ville aux cent portes dont chacune peut laisser passer deux cents hommes avec leurs chevaux et leurs chars… » Diodore de Sicile, qui écrit : « il en est cependant qui prétendent que la ville n’avait pas cent portes. Mais qu’elle fut appelée ville aux cent portes  à cause du grand nombre et de l’immensité des portiques de temples ou propylées qu’elle renfermait, comme si l’on eût voulu dire la ville aux nombreux portiques. Mais il passe pour vrai qu’elle pouvait, dans les guerres, mettre en campagne vingt mille chars… »

 

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire

 
×