L'Egypte ancienne

La Terre Noire

 

C’est vers -5500 -5000 que se forme sans doute la population égyptienne qui va développer la civilisation que l’on connait au cours des millénaires suivants. Elle serait le résultat de la fusion d’individus proto-berbères sahariens connaissant déjà l’élevage avec des populations vivant de la chasse, de la pêche et de la cueillette plus anciennement installées sur les rives du Nil. Les conditions propres au milieu font ensuite que l’agriculture se substitue rapidement à l’élevage.

Aux alentours de – 5700 – 4700 Apparait, dans l’oasis du Fayoum, la culture néolithique dite de Fayoum. Les habitants cultivent l’orge, les lentilles, les pois chiches et le lin.

Vers - 5 500 – 3 500 les cultures identifiées pour cette époque dite « époque prédynastique », sont le Gerzéen (El-Girza), le Badarien (Badari), l’Amratien (El-Amrat) et le site de Nagada, qui voit augmenter la densité du peuplement.

Vers -3500-3200 la période dite protodynastique ou Nagada II précède directement l’unification pharaonique. Les villages se multiplient en Haute-Égypte, de la région d’Assiout aux frontières de la Nubie.

C’est vers -3200 – 3100 pendant la période archaïque ou de Nagada III, que sont en compétition trois proto-royaumes qui ont pour but l’unification de la Haute-Égypte. Ils sont organisés autour de Hiérakonpolis, de Nagada et d’Abydos. C’est à cette époque que l’on place « la dynastie zéro ». Les souverains qui l’ont constituée, sont Scorpion, Iry Hor (ou Ro Hor), Ka (ou Zekhen) et Nârmer qui est à la fois le dernier souverain de la dynastie zéro et le premier pharaon de la première dynastie.

Kémet, la Noire, c'est ainsi que les Egyptiens des temps pharaoniques appellent leur pays. Ce terme désigne la terre brune et fertile qui borde le Nil. Il s'oppose à Désheret, la Rouge, qui qualifie le désert. Le mot " Egypte ", plus récent, dérive d'Aegyptos, nom donné à ce pays par les Grecs anciens.

La position géographique du nord Basse-Égypte et du sud Haute-Égypte utilisé par les anciens Égyptiens est basé sur le sens de l’écoulement du Nil. L’Égypte se divise en trois grandes régions : la Haute-Égypte, la Moyenne-Égypte et la Basse-Égypte. Les Égyptiens de l’Antiquité n’en distinguaient que deux : la Haute et Moyenne-Égypte nommée (Ta shémaou) et la Basse-Égypte (Ta méhou). Cette division se matérialise à travers les deux couronnes que porte le pharaon : la couronne blanche (Haute-Égypte) et la couronne rouge (Basse-Égypte).

La Haute-Egypte est symbolisée par la couronne blanche, le lotus, le lys et le roseau. Elle est protégée par la déesse vautour Nekhbet.

Haute-Égypte  Nekhbet

 

La Basse-Egypte a pour emblèmes la couronne rouge, le papyrus et l'abeille. Elle est gardée par la déesse cobra Ouadjet.

Basse-Egypte  Ouadjet

Pour la culture des champs, les Égyptiens dépendent entièrement du fleuve. Les pluies sont en effets très rare. Tous les ans, en juillet, gonflé par les pluies du Soudan, le Nil déborde de son lit en Égypte. Il dépose son limon fertile et irrigue les terres  éloignées des berges. Une bonne crue atteint seize coudées, c'est-à-dire 8,32 mètres.

Le fleuve est parfois capricieux. Certaines années, l’inondation est trop faible. D’autres, elle est trop forte et emporte tout sur son passage. La famine menace alors le pays.

Ouadjet et Nekhbet - temple d'Edfou 

Vers 2500 av J.C., à l’époque des grandes pyramides, les historiens estiment que la population de l’Égypte s’élève à 1,5 million d’individus. Les progrès de l’irrigation des terres et de l’agriculture favorisent son essor. Sous Ramsès II, vers 1250 av J.C., l’Égypte rassemble près de 3 million d’âmes. Au temps de Cléopâtre, vers 50 av J.C., elle compte quelque 5 million d’habitants. A toutes les époques, la population se compose en majorité de paysans.

Oies, canards, ibis, hérons, grues, flamants, martins-pêcheurs, grenouilles sont quelques unes des espèces qui évoluent sur les rives du Nil en compagnie des hippopotames. Dans le fleuve, perches, carpes, mulets, poissons lunes ou anguilles s’efforcent d’échapper aux mâchoires redoutables des crocodiles. Dans le désert moins aride qu’aujourd’hui, gazelles dorcades, oryx, bubales, mouflons et ibex s’ébattent sous la surveillance des hyènes, des chacals et de quelques rares lions. De nombreuses espèces ont disparu d’Égypte à cause des changements de climat et de la modernisation. D’autres comme la poule ou le dromadaire, les ont remplacées.

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