SEKHMET

Sekhmet est parmi les grandes figures divines, la déesse la plus crainte du panthéon égyptien. Les anciens Égyptiens considéraient Sekhmet comme la fille du dieu soleil . Elle est associée à la triade Memphite en tant qu’épouse du dieu créateur Ptah et mère de Néfertoum. Elle est connue comme étant « l’œil de Rê », la manifestation vengeresse du pouvoir de Rê. La légende raconte ;

« Au début des temps, lorsque les dieux vivaient parmi les hommes, une rébellion visa à renverser Rê, le roi des dieux. Devenu vieux et s'affaiblissant chaque jour, les humains décidèrent qu'il n'était plus apte à régner sur eux. Rien ne vas plus ni dans le ciel ni sur terre…Rê consule alors les sages de l’ennéade qui lui conseille de régler la situation. Il décide de punir l’humanité ingrate et impie en y envoyant son œil de feu sous les traits de Sekhmet. La déesse, assoiffée de sang, perpétra un véritable massacre au dépend de Rê qui du recourir à un subterfuge pour l’arrêter. Il colora de la bière à l’ocre rouge pour lui donner l’aspect du sang et le répandis sur la terre. La déesse attirer par le breuvage, lapa de grandes quantités si bien qu’elle s’enivra et tomba dans un profond sommeil. L’humanité fut enfin sauvée. A son réveil, comprenant la ruse que lui a joué Rê, la déesse, vexée, parti en Nubie. Les dieux envoyèrent Thot à sa recherche. Il fallut toute l’adresse du dieu pour calmer la récalcitrante. L’histoire raconte, qu’une fois apaiser, elle prit l’apparence de la déesse chatte, Bastet ».

Sekhmet, temple de Sobek à Kom Ombo

Sekhmet est généralement représentée sous les traits d'une lionne ou d'une femme à tête de lionne, portant une robe rouge et coiffée du disque solaire. Elle est la déesse de la guerre et de la guérison. Elle est également la divinité patronne des médecins et des guérisseurs, sa force magique pouvait provoquer la fièvre et les épidémies, intoxiquer la nourriture et polluer le Nil. Elle était considérée comme la protectrice des pharaons et soutenait les combats.

Relief de la déesse Sekhmet sur le mur du temple de Kom Ombo

Les épithètes de Sekhmet sont nombreux, à commencer par son nom qui signifie " la puissante ". Elle est aussi " la flamme brûlante ", "Celle devant qui le mal tremble", la "Maîtresse de l'effroi", ou la "Dame du massacre". C’est à Karnak que l’on trouve une quantité de statues gravées d’épithètes l’associant à une ville, un village ou un lieu dont elle aurait été la protectrice.

L’origine du culte de Sekhmet débute sous l’Ancien Empire à Létopolis en Basse-Égypte. Elle est assimilée à son homologue masculin, Mahès, ainsi qu’à une autre lionne, Menhit. Son culte se généralisa rapidement à toute l’Égypte, de Memphis, à Thèbes, à Bubastis, à Abydos dans le temple de Séthi I, à Esna et en particulier à Karnak ou on la célébra avec plus de faste. On estime à 730 le nombre de statues de Sekhmet retrouvés sur le site, la plupart provenant des ateliers royaux d'Aménophis III. Dans le temple de Ptah, que fit construire Thoutmosis III, on y trouve naturellement les deux époux associés par le clergé de Memphis. Le sanctuaire se divise en trois chapelles consacrées chacune à Ptah, Sekhmet et leur fils Nefertoum.

Séti faisant des offrandes à Ptah et Sekhmet dans son temple funéraire à Louxor

Dans le temple funéraire d'Aménophis III, sur la rive ouest du Nil, on a retrouvé des centaines de statues de Sekhmet. À Léontopolis (la ville du lion, en grec), certaines sources évoquent qu'il y avait des lions et des lionnes apprivoisés, gardées captives comme images vivantes de Sekhmet.

Chaque début de l'année dans la saison Akhet, les égyptiens célébraient la « fête de l’ivresse ». Cela consistait à s’enivrait à danser et à jouer de la musique afin d’apaiser la nature sauvage de la déesse. Les fouilles du temple de Louxor ont permis de découvrir un « porche de l'ivresse » construit par le pharaon Hatchepsout pendant ses vingt ans de règne.

Statue en diorite de la déesse Sekhmet. XVIIIè dynastie

La fête de l’inondation était aussi célébrée en son nom. En raison du massacre qu’elle provoqua  sur terre, les égyptiens assimilèrent la crue du Nil chargé de son limon rougeâtre, aux flots rougis du sang des hommes qu’elle avait fait verser. Ce sang qui en se déposant, aurais donné la terre noire fertile qui nourrit l’Égypte entière.

Des rites et des formules magiques était formulés toute l’année pour se protéger contre les émissaires de la déesse. Elle était particulièrement dangereuse pendant les cinq derniers jours de l’année, les jours épagomènes, que Thot gagna au jeu avec la lune. Tout pouvait arriver ces jours-là, c’est pour cette raison que les égyptiens restaient chez eux à récité des prières destinées à protéger l’équilibre du monde.

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