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Hatshepsout

Hatshepsout

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Hatshepsout Métropolitan MuseumHatchepsout I Maâtkarê (ou Hatshepsout) est le 5e Roi de la XVIIIe dynastie. Elle est la fille de Thoutmôsis I et de la Grande Épouse Royale, Ahmès, mais nous ne savons pas à quelle époque elle nait, la plupart des égyptologues pense que c'est avant le couronnement de son père. Dans la Théogamie (Récit de la naissance divine) de Deir el-Bahari, il est dit qu'à sa naissance Thoutmôsis I était encore Inepou. Ce terme était utilisé pour désigner un Roi avant son couronnement, mais sans indication sur son âge. Cette interprétation des textes n'est pas acceptée par tous les égyptologues. Christian Leblanc avance que la Reine était âgée de 25 ans lorsque son époux Thoutmôsis II décéda en 1479, ce qui la ferait naitre aux alentours de 1454/55.

Nous ne connaissons pratiquement rien de son enfance, si ce n'est qu'il semble qu'elle voyage beaucoup avec son père, notamment en Basse-Égypte. Elle eut pour nourrice royale et première éducatrice, Satrê, une fidèle servante de la famille royale. Plus tard son instruction fut assurée par un fonctionnaire du nom d'Ahmès-Pennekhbet et que ce fut sous la férule de ce précepteur que l'adolescente fut formée à son futur métier de Reine. Elle vécut sûrement avec le reste de la famille à Thèbes.

Son demi-frère, Amenmès (ou Amenmosé), qui était l'aîné et Prince héritier, mourut au plus tard pendant l'an 12 du règne de son père. Ce posa alors la question de la place de la future Reine, surtout que son autre demi-frère Ouadjmès, décéda juste après le premier. Thoutmôsis I aurait décidé à ce moment de faire couronner sa fille et lui aurait abandonné la plus grande partie du pouvoir. Hatchepsout va se servir de ces textes comme élément pour assoir sa légitimité sur le trône lorsque son père décèdera.

À la mort de Thoutmôsis I elle était âgée d'une quinzaine d'années. Elle épousa alors son demi-frère Thoutmôsis II, né de la Reine Moutnofret I qui monta sur le trône.

Hatchepsout a trois enfants:
 

▪ Néferourê "La beauté de Rê" qui naquit en l'an 10/11 du règne de Thoutmôsis II. Néferourê eut comme tuteur Ahmès-Pennekhbet, l'ancien tuteur de sa mère, puis comme précepteur et tuteur Sénènmout.
 
▪ Néferoubity, une deuxième fille possible avec Thoutmôsis II, mais nous n'avons pas de véritable preuve de son existence.
 
▪ L'égyptologue Christiane Desroches Noblecourt prétend que la Reine eut un enfant avec Sénènmout, un fils au nom de Maiherpéra, mais aucun indice ne vient confirmer cette affirmation.

Il lui fut aussi longtemps attribué une fille au nom de Méritrê-Hatchepsout qui fut une des épouses de Thoutmôsis III. On sait aujourd'hui que cette Princesse était la fille de Dame Houy dont la statue se trouve au British Museum et qui portait de nombreux nobles titres.

A la mort de son époux, Hatchepsout n’ayant pas eu de fils avec lui, la succession revint à Thoutmôsis III, un fils que Thoutmôsis II avait eu avec une épouse secondaire, Iset. Cependant celui-ci est très jeune, il avait à peine 5 ans. À la cour s'installa alors un désaccord sur cette succession. Un groupe voyait comme "Dauphin" la Reine Hatchepsout, parce qu'elle était l'héritière légitime, mais de nombreux conseillers étaient en faveur d'un successeur mâle. L'Oracle d'Amon fut interrogé et les Prêtres d'Amon confirmèrent le trône au jeune Prince Thoutmôsis III, mais du fait de son jeune âge, ils donnèrent la régence à sa belle-mère et tante Hatchepsout.  

Avec l’appui du haut clergé d'Amon, Hatchepsout obtint tous les pouvoirs en se faisant couronner Pharaon. Brusquement, la Régente quitta les parures d'Épouse Divine. Elle ne tint plus à être reconnue comme une femme. Elle remplaça sur ses représentations la robe-fourreau et sa Couronnes de Reine. Elle prit tous les attributs d'un Pharaon : Couronnes, le Némès, uraeus ou cobra dressé sur le front, barbe postiche, titulature, sceptres, pagne court et queue de taureau fixée à la ceinture. Elle arbora les ornements de Rê, la couronne du Sud et la couronne du Nord étant mêlées sur sa tête. L'abondance de statues la représentant en homme prouve son désir d'être reconnue comme un "Roi".

29 11 2018 14 23 20 progres temple hatchepsout tete statueLa Reine fit valoir les droits que lui avait concédés son père. Cet événement se situe entre le 7 du 2e mois (Payni) de la saison Shemou de l'an 2, date du décret de Semna réglant le fonctionnement du temple, au nom du seul Thoutmôsis III, et l'an 7, date de la première attestation certaine du nom de couronnement d'Hatchepsout, Maâtkarê "Maât est le ka de Rê". La Reine justifia sa légitimité en usant de plusieurs artifices : Les dernières volontés de son père qui souhaitait la voir régner ; elle s'inventa une naissance divine qui est racontée dans des textes et des représentations qui décorent son temple funéraire de Deir el-Bahari, c'est cette justification qui est appelée Théogamie (Naissance divine). Il y est dite que le Dieu Amon se serait uni avec sa mère Ahmès pour l'engendrer ; l'oracle d'Amon plaide en sa faveur ; elle est Grande Épouse RoyaleFille de Roi et Épouse du Dieu Thoutmôsis II etc...

Cela dit elle n’usurpa pas à proprement parlé le trône, car Thoutmôsis III resta associé aux manifestations et décisions royales, mais pendant une vingtaine d'année (1479-1457) le Roi fut tenu à l'écart de l'État.

Le règne du Pharaon Hatchepsout se caractérisa par une politique étrangère basée sur des relations commerciales et des expéditions. Six campagnes au moins en Nubie et en Phénicie ont pu être documentées. Notamment celle vers la Phénicie, (Au Liban) d'où elle importa du bois nécessaire à la construction des bateaux, ou celle vers le Sinaï pour y exploiter les mines de cuivre et de turquoise.
 
La plus célèbre expédition, en l’an 8/9 de son règne, fut dirigée par Néhésy (ou Néshi) et ce fit vers le Pays de Pount à l'intérieur de la mer Rouge à proximité l'Éthiopie actuelle. La Reine fit représenter cet épisode sur les bas-reliefs de son temple funéraire. Les troupes qui accompagnèrent l'émissaire de la Reine embarquèrent sur 5 bateaux. Les relations commerciales, interrompues depuis presque trois cents ans avec le pays de Pount, reprirent grâce à cette expédition.

Le pays regorgeait alors de bois aromatiques, de résines précieuses, de parfums et d'huiles de sycomore, d'or et d'ivoire et d'animaux sauvages. Bien que l'on ne sache pas avec précision où se déroula cette expédition en pays de Pount, le retour de la flotte vers l'Égypte avec sa prodigieuse cargaison fut un véritable triomphe et demeura, dans les annales de l'histoire du pays, comme l'un des faits les plus éclatants du règne de cette souveraine.11 9

Hatchepsout ne fut pas une Reine guerrière, cela dit ce ne fut pas non plus une Reine pacifiste comme il a souvent été écrit. On lui connaît au moins trois expéditions militaires en Nubie et une en Syrie/Palestine. La première est en Nubie au début de son règne. Elle nous est connue par une inscription de son trésorier Tay (ou Ty) sur l'île Sehel. Une deuxième expédition punitive en Syrie/Palestine après l'an 7, mais on ne sait pas la date précise. La troisième, en Nubie, pourrait avoir eu lieu en l'an 12 et mena ses armées jusqu'à la deuxième cataracte. Elle mata, en l'an 20, une rébellion Nubienne au même endroit comme inscrit sur la stèle de Tombos.

L'activité de "bâtisseur" d'Hatchepsout fut particulièrement dynamique et importante. Outre son temple funéraire de Deir el-Bahari, que les Égyptiens nommaient "djéser djéserou" (Le magnifique des magnifiques), elle fit ériger beaucoup de monuments et de nombreux obélisques.

Déjà au début de sa régence elle fit extraire deux obélisques du site des carrières d'Assouan. Deux immenses aiguilles qui furent érigées à l'entrée du temple à Karnak. Plus tard, elle ordonna l'extraction de deux autres obélisques pour célébrer sa 16e année de "Pharaon", qui furent recouvert d'or et installés à Karnak. Ce fut en fait trois obélisques qui furent taillés car un de ceux-ci éclata lors de sa fabrication et fut laissé sur son site, où il demeure toujours. Il nous permet aujourd'hui de voir comment ils étaient extraits à cette époque. Dans tout le pays, jusqu'en Nubie, son énorme programme de construction laissa des traces :

 

▪ La Reine se fit construire, une tombe dans la vallée des Rois, KV20, pour être près de son père. Il convient de noter que celle-ci ne lui est pas attribuée avec certitude.
 
▪ À Éléphantine Hatchepsout fit construire deux sanctuaires dédiés aux divinités locales, dont le temple de Satis.
 
▪ À coté de Béni Hassan, au Sud de Al Minya, elle fit creuser un temple dédié à la Déesse Pakhet, qui est variante locale de la Déesse Sekhmet. Le temple rupestre est taillé dans le roc des falaises sur la côte orientale du Nil. Il avait une architrave avec un long texte de dédicace portant la célèbre dénonciation d'Hatchepsout contre les Hyksôs. Leur occupation du pays avait provoqué un déclin culturel qui a persisté jusqu'à Hatchepsout. Ce temple fut par la suite modifié et certaines de ses décorations intérieures furent usurpées par Séthi I (1294-1279, XIXe dynastie).
 
▪ À Karnak elle fit ériger le huitième pylône ; Une chapelle dite chapelle rouge ou palais de Maât, où l'on pouvait déposer la barque d'Amon lors des processions ; Un nouveau palais royal, mais à caractère apparemment rituel, qui est désigné par certains textes sous l'appellation de "Celle qui est comblée par le vent du Nord" ; et de nombreux aménagements permettant de relier divers temples entre eux à l'intérieur du complexe.
 
▪ À Médinet Habou elle fit construire le petit temple d'Amon. À Kouma la construction du temple de Khnoum et à Ermant la souveraine érigea un temple dédié au Dieu Montou.
 
▪ À Cause elle fit restaurer le temple d'Hathor, qui avait été durement éprouvé lors des guerres de la fin de la XVIIe dynastie.
Les diverses représentations d'Hatchepsout, dans tous ces monuments, évoluent du féminin au masculin, confirmant qu'à partir d'une certaine période elle ne tint plus à être reconnue comme une femme. Tous ces édifices ont pratiquement ou totalement disparu, en même temps que les villes où ils se trouvaient, et il ne reste que les monuments de Thèbes pour témoigner de la prospérité de son règne.

Les informations concernant la fin du règne d'Hatchepsout sont rares. Elle apparaît pour la dernière fois dans deux documents officiels en l'an 20, puis plus de trace d'elle. Après, est-elle morte de suite ou d'abords disgraciée ?. Si elle avait 14/15 ans au début de la régence, elle disparaît vers l'âge de 35/36 ans. Elle laissa Thoutmôsis III seul Roi d'Égypte autour de l’an 21/22. La date exacte de la mort d'Hatchepsout n'étant pas connue on considère qu'elle survint le jour où Thoutmôsis III devint Roi d'Égypte. Soit le 16 Janvier 1458. Cette hypothèse pour la disparition et/ou le décès de la Reine est la plus fréquemment retenue par les égyptologues. Elle semble, il est vrai, la plus probable 
À la mort de sa tante et belle-mère, Thoutmôsis III lui rendit tous les honneurs qui lui étaient dus. Il présida aux cérémonies qui assuraient la vie éternelle de la Reine. Il confia sa dépouille aux embaumeurs, établis sur la rive gauche de Thèbes, afin qu'ils procèdent à la momification avec tout le soin requis. Le Roi mit à profit les 70 jours que dura cette opération rituelle pour organiser l'enterrement et rassembler le matériel préparé par la souveraine. Il prit la tête du cortège qui pénétra dans la Vallée des Rois, suivi par les Prêtres et la foule nombreuse des dignitaires et des porteurs chargés des objets et des offrandes destinés à la sépulture. 
Cependant, juste après les cérémonies, Thoutmôsis III fit marteler ses cartouches et images, leur substituant ceux de Thoutmôsis I et Thoutmôsis II, ou encore les siens. On assista donc à une tentative d'effacement du souvenir d'Hatchepsout sur les documents historiques. Dans le temple de Deir el-Bahari, les statues furent renversées, brisées ou défigurées avant d'être enterrées dans une fosse.  
La question divise les égyptologues car en l'absence de document sur l'état d'esprit du Roi il est difficile d'imaginer ses motivations. De fait, on ne dispose d'aucune preuve à l'appui de la théorie consistant à penser que Thoutmôsis III haïssait Hatchepsout, ou éprouvait de l'animosité envers elle.  

 

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