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Le Nouvel Empire

Le Nouvel Empire vers (1580-1085 av. J.-C.)

Des rois particulièrement puissants soumettent alors le pays à d’audacieuses réformes. Instauration d’une armée de métier bien entrainée, avec priorité aux chars de combat. Le Nouvel Empire commence avec la lutte contre les Hyksos, bientôt repoussés vers le nord-est par le roi Ahmosis. A la suite de la reconquête de l’unité du royaume, les pharaons s’engagent dans une politique d’expansion militaire, coloniale et commerciale, pour se protéger de nouvelles invasions : au sud, la Nubie est conquise jusqu’à la quatrième cataracte du Nil ; au nord-est, l’expansion dans la région syro-palestinienne se poursuit jusqu’aux rives de l’Euphrate.

Char de combat de Toutankhamon - XVIIIème dynastie - Nouvel Empire

C’est une période faste de l’histoire égyptienne, marquée par la personnalité de grands pharaons guerriers. Vers 1450 av. J.-C., Thoutmosis III s’assure le contrôle des territoires du Moyen-Orient, ou il s’oppose aux Hourrites du royaume du Mitanni (actuelle Arménie). La forme des sépultures se modifie, passant de la trop visible pyramide au tombeau-tunnel creusé dans le roc. Les pharaons du Nouvel Empire fixent leur nécropole dans une vallée désertique à l’ouest de Thèbes.

Tombeaux de la Vallée des Rois

Le village de Deir el-Medineh est construit spécialement pour les artisans hautement qualifiés, affectés à la réalisation des tombes Royales. Les temples funéraires royaux de Thèbes Ouest, sont bâtis à la limite de la frange désertique. Celui d’Hatchepsout à Deir el-Bahari retrace la fameuse expédition maritime qu’elle envoya au pays de Pount (Somalie, Erythrée ou Yémen). Des fabriques produisent des vases en verre coloré. On modelait aussi la pâte siliceuse pour décorer des bijoux, des meubles et même des sarcophages. 

récipients en verre soufflé

Aménophis IV (Akhénaton) bouleverse les conventions théologiques sociales, artistiques et religieuses en instaurant le dieu unique (disque solaire), Aton. Avec sa célèbre épouse Néfertiti, il fonde en Moyenne-Egypte une nouvelle capitale à El-Amarna, qu’il nomme Akhétaton (l’horizon d’Aton). Apres la mort d’Akhénaton,

L'art Amarnien -XVIIIème dynastie - Nouvel Empire  Peinture murale période Amarnienne - Nouvel Empire  Princesse Amarnienne - XVIIIème dynastie - Nouvel Empire

Toutankhamon tout jeune roi âgé de 12 ans, rejette officiellement la doctrine Amarnienne et abandonne El-Amarna pour Thèbes. Apres une série de rois sans descendants (Toutankhamon, Ay et Horemheb), un général du nom de Ramsès Ier, monte sur le trône et fonde la XIXè dynastie qui règnera cent ans. Sethi Ier est nommé d’apres le dieu Seth, élevé à la suprématie par les nouveaux pharaons. Les murs nord de la salle hypostyle du temple de Karnak retracent les exploits militaires de Séthi Ier. Sa tombe dans la Vallée de Rois est la plus grande des sépultures royales. Au cours de son long règne (1301-1235 av. J.-C.), Ramsès II, est le plus grand bâtisseur que l’Égypte ancienne est connu. Son temple d’Abou Simbel avec ses quatre colossales statues, est l’exemple de sa grandeur. Le roi bâtit un ravissant tombeau pour sa grande épouse Néfertari dans la Vallée des Reine, et un temple à Abou Simbel.

Les temples d'Abou-Simbel Dédié à Ramsès II et à son épouse Néfertari

A Karnak il fait achever la grande salle hypostyle et construire un mur d’enceinte, une nouvelle façade et un sanctuaire. Il fait bâtir à Abydos, son temple funéraire le Ramesseum. Il fonde une nouvelle capitale dans le Delta (Pi-Ramsès « la ville de Ramsès »), dont les ruines serviront à la construction de la ville de Tanis vers la fin de la XXè dynastie.  Il affrontera les Hittites d’Asie Mineure dans la fameuse bataille de Qadesh, avant de faire la paix avec eux. Au siècle suivant, Ramsès III repousse plusieurs attaques libyennes venues de l’ouest ainsi qu’une tentative d’invasion des Peuples de la Mer. La XXè dynastie couvre le dernier siècle du Nouvel Empire avec l’arrivé du monarque Ramsès III. Dans les premières années de son règne de 32 ans, il se bat à nouveau contre les Libyens et les Peuples de la Mer sans toutefois mettre un terme aux actes de piraterie. Les dernières années de son règne sont marquées par des troubles intérieurs. Une suite de négligences déclenche chez les artisans de Deir el-Medineh, une longue série de grèves (les premières attestées dans l’histoire).

Papyrus relatant la grève à Deir el-Medineh

Ce papyrus hiératique administratif, rédigé par le scribe Amennakht, fait mention de grèves survenues à Deir el-Médineh, durant le règne de Ramsès III. Les ouvriers protestent parce qu’ils ne reçoivent plus régulièrement les rations alimentaires qui leur sont dues comme paiement pour le travail dans la nécropole royale.

« An 29, deuxième mois de l’hiver, jour 10. Passer en ce jour par l’équipe les cinq postes de contrôle de la nécropole en disant :

Nous avons faim ! 18 jours sont déjà passés dans ce mois”, et les hommes allèrent s’asseoir à l’arrière du temple funéraire de Menkheperrê [Thoutmosis III]. »

La protestation se manifeste donc soit par l’interruption du travail, soit par l’abandon du lieu de résidence établi par l’administration. L’équipe, sourde aux différents essais de conciliation des supérieurs, continue sa grève pendant plusieurs jours. Aux autorités qui essaient de convaincre les ouvriers de reprendre le travail, ceux-ci répondent :

« Si nous en sommes arrivés à ce point, c’est à cause de la faim et de la soif ; il n’y a plus de vêtements, ni d’onguents, ni de poissons, ni de légumes ;

écrivez au pharaon, notre bon seigneur, à ce propos, et écrivez au vizir, notre supérieur, pour que les provisions nous soient données. »

Leur sont accordées « les rations du premier mois de l’hiver en ce jour ». La situation ne s’améliore guère dans les mois suivants, les provisions parviennent toujours avec difficulté, ce qui provoque continuellement des grèves et des protestations à peine atténuées par des interventions extraordinaires comme celle du vizir To, qui ne peut donner que la moitié des rations à payer, puisque les greniers de l’Etat sont vides.

Ramsès III doit faire face à un complot de meurtre ourdi dans son propre harem. Egorgé, il meurt peu de temps après. Les autres rois de la dynastie se révèlent incapables de maintenir la suprématie militaire et politique de l’Egypte. D’incessants conflits familiaux nuisent sérieusement à l’influence de la monarchie. Devant la nécessité de construire la cité marchande de Tanis dans le Delta, ils démantèlent les monuments de Pi-Ramsès plutôt que de réactiver les carrières. Entre temps à Karnak, le temple éclipse en prestige et en richesse la maison royale.

Grand prêtre Héri-Hor - XXIème dynastieA la suite de cette inévitable rivalité, le grand prêtre Héri-Hor prend la couronne dans la région de Thèbes et devient le premier pharaon-prêtre de l’Egypte. Pas moins de quatorze grands prêtres lui succèderont ensuite. Mal protégées, les sépultures royales de la vallée des rois attirent les pilleurs de tombes. Le grand prêtre Thébain décide de sauvé les momies restantes, qu’il fait transférées dans des cachettes secrètes. Les momies royales furent à nouveau déménagées de la vallée des Rois et mise à l'abri par les prêtres suite aux pillages dont fut encore victime la nécropole royale au cours de la XXIe dynastie.

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