Thoutmosis I
THOUTMOSIS I
Thoutmosis Ier est le troisième pharaon de la XVIIIe dynastie durant le Nouvel Empire. Il prend le pouvoir à la mort d’Amenhotep Ier, avec qui il ne semble pas avoir de liens familiaux directs.
Sa mère, la dame Séniséneb ou Senseneb, n'était ni fille ni épouse de roi, et on ignore le nom de son père1. Il n’est toutefois pas impossible que Thoutmôsis fût de sang royal, bien qu’aucun document ne vienne le confirmer.
D’après Manéthon, Thoutmosis Ier règne douze ans et neuf mois. On situe son règne aux alentours de -1504 à -1492. Sans doute d'un âge au moins égal à celui de son prédécesseur, Thoutmosis Ier est déjà père lorsqu'il monte sur le trône.
Thoutmôsis I eut deux épouses :
• Ahmès,"Le Dieu-lune l'a engendré" qui sera la Grande Épouse Royale. Les sources et documentations concernant cette Reine sont très rares et incertaines. Il y a un grand débat entre les spécialistes sur son origine. Certains la donnent comme la fille d'Amenhotep I et de la Reine Ahmès-Méritamon. D'autres, la donnent comme sa sœur ou demi-sœur. Elle lui donne de 2 à 4 enfants :
Deux filles :
▪ Hatchepsout qui épousera son demi-frère Thoutmôsis II et qui, à sa mort, prendra le pouvoir de 1479 à 1457.
▪ Néferoubity. Elle est représentée enfant, nue avec un doigt dans la bouche, aux côtés de ses parents sur les murs du temple de sa sœur, à Deir el Bahari. Elle mourut jeune à la fin du règne de Thoutmôsis I, ou plus vraisemblablement au tout début de celui de son demi-frère Thoutmôsis II.
Deux fils dont les sources sont très incertaines :
▪ Amenmès "Né d'Amon", qui est aussi donné par quelques spécialistes comme le fils de la Reine Moutnofret I.
▪ Ouadjmès qui est aussi donné par quelques spécialistes, comme le fils de la Reine Moutnofret I.
• Moutnofret I "Mout est belle": Elle portait les titres : Épouse du Roi, Fille du Roi, Sœur du Roi, serait susceptible d'être une autre fille d'Ahmès I (ou Ahmosis). Beaucoup d'égyptologues pensent qu'elle n'était qu'une concubine. Elle ne porta jamais le titre de Grande Épouse Royale. Elle fut représentée, dans le temple de Deir el-Bahari par son petit-fils Thoutmôsis III, sur une stèle retrouvée au Ramesseum et sur un colosse représentant son fils. Une statue d'elle porte une dédicace de la part de son fils Thoutmôsis II, ce qui tendrait à confirmer qu'elle était toujours en vie sous son règne. Des objets mis au jour à Karnak la décrivent clairement comme sa mère. Elle donne plusieurs fils à Thoutmôsis I, quatre noms sont cités en fonction des égyptologues :
▪ Amenmès "Né d'Amon" il ne parvint pas au pouvoir car il décéda avant son père. Il devient Général des armées de Thoutmôsis I quelques temps avant sa mort, qui eut lieu plus tard au cour de l'an 12 du règne de son père. Ce titre montre que le garçon n'est plus un enfant, mais un adolescent ou un jeune homme et qu'il est né bien avant l'accession de son père à la royauté.
▪ Ouadjmès, qui est probablement né quelques années avant l'accession au trône de son père. Il ne parvint pas au pouvoir car il décéda aussi avant son père. Il est représenté dans la tombe (EK3) de son tuteur, Pahéri à Oumm el-Qaab, où on le voit assis sur les genoux de ce dernier. Ouadjmès est aussi lié à Moutnofret I sur une statue de la Reine dans une chapelle vouée à ce Prince, à côté du Ramesseum, sur la rive gauche de Thèbes.
▪ Thoutmôsis II qui sera le Roi suivant et qui épouse sa demi-sœur Hatchepsout.
▪ Ramosé, qui fut à l'époque Ramesside associé au culte d'Ouadjmès. C'est du moins ce que l'on pense d'une stèle fragmentaire, contemporaine du règne de Ramsès II (1279-1213), retrouvée dans sa chapelle et faisant état du nom et de la statue de ce personnage. Il mourut avant son père.
▪ Moutnofret (ou Moutnéfert)? L’existence de cette Moutnofret (II) est incontestable, en revanche son ascendance aussi bien paternelle que maternelle reste controversée. En se fondant sur de récentes recherches faites à son sujet beaucoup de spécialistes y on vu une fille de Thoutmôsis I et Moutnofret. Cependant d'autres encore y voient là une des épouses ou peut-être une concubine de Thoutmôsis II.
Durant son règne, il fait de grandes campagnes au Levant et en Nubie, repoussant les frontières de l’Égypte plus loin que jamais auparavant. Deux stèles frontières relatent ses exploits. Une à Tombos, au niveau de la troisième cataracte, qui enregistre la construction d'une forteresse, et une gravée dans le rocher de Hager-el-Meroua, à Kenissa. En l'an 4 ou 5, le Roi se tourne vers le Proche-Orient et il étend le protectorat Égyptien sur la Syrie du Nord, jusqu'à l'Ouest de l'Oronte. Au cours de ses expéditions, qui vont le mener jusqu'aux abords de l'Euphrate, il se heurte pour la première fois à l’Empire du Mitanni. Le Roi franchit l'Euphrate et pour commémorer cet exploit, il fait ériger une stèle. Même si elle est avérée par des traces écrites sur une autre stèle érigée par Thoutmôsis III, elle n'a pas encore été retrouvée. Au cours de cette campagne, les Princes Syriens vont déclarer allégeance à Thoutmôsis I. Cependant, dès que le Roi tournera le dos et rentrera en Égypte, ils cesseront cet hommage et commenceront à fortifier des villes en préparation d'éventuelles nouvelles incursions Égyptiennes. Thoutmôsis I fut un grand bâtisseur, on retrouve des traces de ses constructions partout en Égypte. Il va notamment effectuer de grands travaux d'agrandissement et d'embellissement à Karnak. Il construit des bâtiments, à Abydos où il fait ériger des statues représentant l'ennéade (Groupe de neuf divinités dans la mythologie Égyptienne), à Edfou, à Éléphantine, à Guizèh, à Memphis, à Ombos. En Nubie où il agrandit le temple de Khnoum construit par Sésostris III; et enfin dans le Sinaï.
Il fait vraisemblablement creusé, pour lui-même, le premier tombeau de pharaon attesté dans la vallée des rois et établit son temple funéraire à Deir el-Bahari à l'emplacement où sa fille, Hatchepsout, construira le sien.
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