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MAÂT

Maât  ou « Mayet » – qui signifie littéralement « Ce qui est droit », est une déesse importante et omniprésente dans le panthéon égyptien. Elle incarne la vérité, l’équilibre universel, la justice qui préside à l’harmonie du monde. L’Égypte entière lui voue un respect sans bornes. Maât à été engendrée lors de l’avènement de hors de l’océan primordial le Noun. Elle est par conséquent tout naturellement la fille du dieu Rê. Cette déesse n’a aucun époux, hormis à Hermopolis ou le clergé lui à donné Thot pour mari. Aucun enfant ne lui est connu. A la différence des autres déesses, elle n’est rattachée a aucun mythes précis, ni à aucune histoire.

La déesse Maât

Ses épithètes sont nombreux, elle est qualifié de ; "la nourriture des dieux" qui s'alimentent de justice et d'ordre moral. « Dame de la salle du jugement », « Mesure parfaite », « La double vérité », « L’ordre juste », mais aussi « Dame du ciel », « Traceur du cours du soleil », et « Gardienne vigilante », « conductrice » ou « pilote ».

Statuette de Maât - musée égyptien du Caire

Elle est représentée par une femme avec des ailes de vautour qui est son animal sacré. Elle est coiffée d’une plume d’autruche, qui est aussi le signe hiéroglyphe de son nom et elle est souvent représentée portant un ankh qui est la clé de la vie et parfois elle tient également un sceptre. La plume de Maât faisait partie intégrante de la cérémonie de la « pesée du cœur » lors du jugement de l’âme du défunt.

Maât les ailes déployées

La cérémonie du jugement dernier se déroule de la manière suivante ; Le défunt est conduit par Anubis jusqu’au tribunal d’Osiris, ou quarante-deux assesseurs l’attendent pour écouté sa confession. Le cœur du défunt a été placé sur un des plateaux de la balance, en équilibre avec Maât placé sur l’autre plateau. Si ce qui est confessé est vrai, le cœur conserve son équilibre mais si le cœur pèse plus que la plume, la divinité hybride Ammout mangera le cœur du défunt et le ka (l’âme) de la personne cesserait d'exister. Mais si le cœur pèse le même poids que la plume, le défunt sera reconnu «  juste de voix ». Thot enregistrera le résultat et le défunt pourra passer par le monde souterrain (Douât) et dans l'au-delà.

Maât au tribunal d'Osiris

LES 42 LOIS DE MAÂT

1. Je n’ai pas commis l’iniquité.

2. Je n’ai pas brigandé.

3. Je n’ai pas été cupide.

4. Je n’ai pas dérobé.

5. Je n’ai tué personne.

6. Je n’ai pas diminué le boisseau.

7. Je n’ai pas commis de forfaiture.

8. Je n’ai pas volé les biens d’un dieu.

9. Je n’ai pas dit de mensonges.

10. Je n’ai pas dérobé de nourriture.

11. Je n’ai pas été de mauvaise humeur.

12. Je n’ai rien transgressé.

13. Je n’ai pas tué d’animal sacré.

14. Je n’ai pas fait d’accaparement de grains.

15. Je n’ai pas volé de rations de pain.

16. Je n’ai pas espionné.

17. Je n’ai pas été bavard.

18. Je ne me suis disputé que pour mes propres affaires.

19. Je n’ai pas eu commerce avec une femme mariée.

20. Je n’ai pas forniqué.

21. Je n’ai pas inspiré de crainte.

22. Je n’ai rien transgressé.

23. Je ne me suis pas emporté en paroles.

24. Je n’ai pas été sourd aux paroles de vérité.

25. Je n’ai pas été insolent.

26. Je n’ai pas cligné de l’œil.

27. Je n’ai pas été dépravé, ni pédéraste.

28. Je n’ai pas été faux.

29. Je n’ai pas insulté.

30. Je n’ai pas été brutal.

31. Je n’ai pas été étourdi.

32. Je n’ai pas transgressé ma condition et me suis élevé contre Dieu.

33. Je n’ai pas haussé la voix en parlant.

34. Je n’ai pas fait de mal.

35. Je n’ai pas insulté le roi.

36. Je ne suis pas allé sur l’eau (de quelqu’un).

37. Je n’ai pas été bruyant.

38. Je n’ai pas blasphémé Dieu.

39. Je ne me suis pas donné de l’importance.

40. Je n’ai d’exception en ma faveur.

41. Je n’ai été riche que de mes biens.

42. Je n’ai pas calomnié Dieu dans ma ville.

Représentante de l’harmonie cosmique et de l’ordre social auquel chaque égyptien, du simple paysan à pharaon contribue, pharaon lui-même, en tant que dieu parmi les hommes, ce doit d’assurer tout au long de son règne, le lien entre la terre et le monde divin. Faute de faire tout procès dans son pays, pharaon délègue cette tache à son vizir, chef suprême des tribunaux, « prêtre de Maât ». Maât est présente dans le cartouche de plusieurs pharaons de la XVIIIème et XIXème dynastie tel que la reine Hatshepsout, les pharaons Aménophis III, Séthi Ier, Ramsès II, etc.

Cartouche d'Aménophis III y figurant Maât  Cartouche de Ramsès II y figurant Maât

Maât n'avait pas de temples ni de clergé officiel. Le seul temple connu pour avoir été érigé en son honneur par la reine Hatchepsout (1479-1458 av J.-C.) a été construit dans l'enceinte du temple du dieu Montou à Karnak.  Elle était honorée par un petit sanctuaire installé dans le temple de Deir el-Médineh. Elle était vénérée dans de nombreux temples dédiés à d'autres dieux. Les égyptiens vénéraient la déesse en vivant selon ses principes et en apportant tous les cadeaux qu'ils voulaient offrir à ses sanctuaires dans les temples des autres dieux.

Maât représentée sur les murs du petit temple de Deir el-Medineh.

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