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HÂPY

Hâpy, (Hapi, Hap, Hep) est la matérialisation de l’inondation annuelle du Nil. Il est l’eau de l’océan primitif, le Noun, cet eau nourricière qui répand le limon fertile sur les terre d’Egypte. Il incarne l’abondance et la fertilité.

Hâpy est représenté comme un homme aux formes généreuses, presque féminine. Il porte une fausse barbe, un pagne et des seins tombants avec un gros ventre. Hâpy est souvent représenté comme des divinités jumelles. Selon les régions, il est coiffé différemment. En Basse-Égypte, le dieu Hap-Reset porte des papyrus, tandis qu’en Haute-Égypte le dieu Hap-Meht est coiffé de lotus. Il est également représenté comme un hippopotame bleu.

Le dieu Hapy - temple de Ramsès II à Abydos

Les Epithètes d’Hâpy sont nombreuses ;

« Le fleuve »

«Seigneur des poissons et des oiseaux des marais»

«Verdissent les deux rives»

«Faiseur d'orge et de blé»

«Maître du fleuve apportant la végétation»

« L'ami de Geb »

« Seigneur de Nepri », le dieu du grain.

L’origine la plus ancienne du culte d’Hâpy remonte au règne du pharaon Ounas, ou il est mentionner dans les Textes des Pyramides. Le dieu est lié au Nome de Kenset (comprenant la Première Cataracte et les îles d'Eléphantine, Sahel, Philae, et autres). Il semble que son culte se soit développé à partir de Biggeh, une île située au niveau de la première cataracte, jusqu'à s’étendre dans tout le pays. C’est dans une profonde caverne à proximité d’Éléphantine que vit Hâpy et d’autres divinités tel que Khnoum, Anoukis et Satis.

Île Elephantine

Aucun sanctuaire ne fut dédié à son propre culte. Quelques temples à son attention et munis de nilomètres fut construit le long des berges du Nil. Ces puits gradués permettait de mesurer la monté progressive de l’eau du fleuve qui pouvait monter de 13 à 14 mètres en Haute-Égypte et de 7 à 8 mètres dans le Delta.

Hâpy est un dieu ardemment attendu par tout le pays donc la prospérité de sa crue dépend.

Statuette en bronze à l'effigie du dieu Hâpy - Musée du Louvre

Lors de l’inondation, la saison « Akhet », les égyptiens amassés sur les bords du Nil, jetaient à Hâpy des offrandes en grande quantité : aliments, céréales, amulettes, afin de s’attirer la bienveillance du dieu de l’inondation. Le premier à lui rendre hommage est bien sur le pharaon qui par se biais s’assure une bonne inondation et une bonne moisson lui garantissant un grand règne. Toutefois, il arrivait que le dieu soit avare en eau, créant une inondation trop basse et une récolte moins abondante qui plongeait le pays dans une grande détresse. La stèle dite « de la famine » retrouvée sur l’île de Sehel, non loin d’Éléphantine en témoigne. Cette stèle attribuée au pharaon Djoser s’exprime ainsi ; « Je suis dans la désolation parce que la Nil en mon temps n’a pas débordé depuis sept années. Les grains manquent, les champs sont desséchés, ce qui sert de nourriture à dépéri…l’enfant pleure, le jeune homme languit, et le cœur du vieillard est défaillant. Leurs jambes sont sans forces, ils s’accroupissent à terre en se croisant les bras… »

A l’inverse, Osorkon III (882-855 av. J,-C.) à reprocher à Hâpy une crue trop importante de se fait inondant toute l’Égypte. Il cite ; « La vallée entière devint comme une mer. Les temples furent envahis par les flots. Les habitants ressemblaient à des poules d’eau ou à des nageurs dans un torrent » !

Gravure du Hâpy du sud et Hâpy du nord unissant le royaume d'Egypte

 

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