Senenmout

<Senenmout

Senenmout, est connu par le nombre et l’importance exceptionnelle des traces qu’il laissa : deux tombes et un sarcophage à Thèbes, un cénotaphe au Djebel Silsileh, au moins 25 statues commémoratives, des stèles, des portraits, des effigies, et divers petits objets portant son nom.

<Statue-cube en granit de Senenmout et de Neferourê

Senenmout reçut des mains mêmes de la reine Hatchepsout des faveurs qui n’étaient accordées qu’à de très rares personnes, et en particulier le privilège de graver son image à l’intérieur même du temple de Deir el-Bahari, réservé aux membres de la famille royale.

L’étude de ses diverses biographies révèle l’étendue de ses responsabilités et de son influence :

  • Intendant du palais et précepteur de la princesse Néferourê avec laquelle il s’est fait représenter par des « statues cube » au style novateur.
  • Prêtre de Maât, qui représente traditionnellement l’ordre social, et comme « celui-qui-écoute », dénomination habituelle du juge
  • Administrateur du temple d’Amon, organisateur des fêtes et dans sa participation probable aux cérémonies de couronnement et/ou de jubilé de la reine
  • Chef des travaux, chargé de collecter les impôts et de recevoir les tributs des vassaux étrangers

On lui attribue un rôle important dans la construction du Djeser-Djeserou, un des monuments les plus originaux de l’Antiquité, mais son rôle serait surtout administratif.

Ses monuments, tous comme ceux d’Hatchepsout, présentent des traces de dégradations volontaires, ce qui a fait dire un peu vite qu’il était tombé en disgrâce après la disparition de la reine. En réalité, nul ne sait vraiment comment s’est terminée sa carrière. La vindicte exercée sur les monuments de Senenmout l’a été à l’époque d’Akhenaton, qui fit effacer les noms des dieux traditionnels partout où ils étaient accessibles. D’autres déprédations, ont également été le fait des iconoclastes chrétiens et musulmans qui s’attaquaient à tout ce qui attisait leur haine de l’ « idolâtrie » païenne...

Dans une tombe inachevée de Deir el-Bahari ont été découverts deux graffiti pornographiques, l’un exposant un personnage avantageusement pourvu approchant une silhouette que l’on pense coiffée d’une couronne royale, et l’autre montrant un accouplement. Sa prétendue liaison avec la reine, est une légende qui repose sur des indices peu convaincants. La femme a été identifiée comme étant Hatchepsout mais cela ne signifie pas nécessairement que cette image reflète une quelconque réalité. Il est certain que Senenmout et Hatchepsout ont entretenu des relations privilégiées.

La sottise est vielle comme le monde

Senenmout fit creuser deux tombes, l’une à proximité de l’actuel village de Cheikh Abd el Gournah, l’autre près du temple de sa reine, à Deir el-Bahari. Elle est malheureusement inachevée, mais les décors à caractère astronomique sont remarquables par leur précision.

Les positions respectives des planètes, le fait que certaines soient visibles et d’autres pas, constituent une importante source d’information pour les astronomes et pour les égyptologues qui manquent cruellement de repères pour établir une datation absolue.

Fait remarquable, le plafond astronomique de Senenmout contient des représentations de constellations plus précises que celles des époques postérieures et nulle influence babylonienne ne s’y exprime, contrairement aux périodes plus tardives où nous voyons apparaître des images du zodiaque, qui n’appartiennent pas à la sphère culturelle égyptienne.

La réalisation de ce plafond est si soignée qu’il est peu vraisemblable que ce soit un oubli. Cela signifie que Mars n’était pas visible cette nuit-là, en admettant naturellement que le postulat de départ (cette carte est un instantané d’une seule nuit à une heure précise) soit exact.

De savants examens ont permis d’estimer la position exacte de Jupiter dans le ciel, telle que l’artiste l’a représentée dans la tombe de Senenmout. Or nous savons que l'intendant d'Amon vécut entre 1505 et 1455 avant J-C. Dans ces cinquante années, il en existe une seule réunissant toutes les conditions décrites précédemment : 1463.

Si la tombe de Senenmout est une reproduction réaliste du ciel tel qu’il a été observé en l’an 17 de Thoutmôsis III, alors c’est une information capitale pour la chronologie du Nouvel Empire.

Plafond astronomique

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