Horemheb
HOREMHEB
Horemheb est le 15e et dernier souverain de la XVIIIe dynastie. Les parents d’Horemheb restent inconnus à ce jour, faute de document éclairant précisément ses origines. Il est probablement issu d'une famille noble ou même, selon certains égyptologues, d'origine encore plus modeste ou bien de simples militaires qui à la XVIIIe dynastie représentent la caste montante dans la société égyptienne. Il est originaire de Hout, située légèrement au Nord d'Amarna et d'Hermopolis en Haute-Égypte.
Horemheb aurait commencé sa carrière sous Amenhotep IV/Akhénaton. Certains égyptologues affirme que la carrière politique d'Horemheb ne commence que sous Toutânkhamon Ce serait seulement à cette période qu'Horemheb aurait pris les titres et fonctions de : "Représentant du Roi à la tête des Deux Terres" (porte-parole royale des affaires étrangères) ; "Général en chef de la cavalerie" ; "Commandant de l'armée" ; "Grand Majordome des actifs du Roi". Il aurait eu ensuite le titre de Prince "erpâ" à Memphis. Certains avancent qu'il eut même le titre de "vice-Roi" et probablement Régent. Ce que nous sommes sur, par les inscriptions de son tombeau à Saqqarah, c'est qu'il avait au moins à cette époque de sa vie les titres de : "Chef des généraux du Seigneur des Deux Terres", "Général en Chef», "Général en Chef du Roi», "Général en Chef du Seigneur des Deux Terres".
On ne connait pas qu'elles étaient ses relations à cette époque avec le futur Pharaon Aÿ II, qui était maître d'une partie du pouvoir du fait de la jeunesse de Toutânkhamon. Cependant, au moment de la mort de ce dernier, Horemheb menait les troupes Égyptiennes dans une confrontation assez importante avec les Hittites, qui se termina par une défaite à Amqa, non loin de Kadesh. Horemheb était hors du pays, c’est pour cette raison qu’il ne fut pas impliqué dans les préparatifs funéraires de Toutânkhamon. Cela peut aussi expliquer l'ascension d'Aÿ II sur le trône à ce moment-là.
La longueur du règne de ce Pharaon est sujette à débat parmi les spécialistes. Maneton lui compte 4 ans et 1 mois de règne. Dans la réalité la majorité des égyptologues lui accorde entre 25 et 28 ans de règne.
Horemheb à deux épouses attestées :
• Amenia, d'origine noble, mais on sait très peu de chose d'elle. Elle semble avoir trouvé la mort au cours du règne d'Aÿ II, avant qu'Horemheb ne prenne le pouvoir. Elle fut enterrée dans le tombeau d'Horemheb à Memphis. On a aussi retrouvé son nom dans la tombe du Roi à Saqqarah. On ne sait pas s’il y eut des enfants de cette union.
• Moutnedjemet est la fille du Pharaon Aÿ II et de la Reine Tiyi II. Son mariage avec Horemheb n'aurait eu aucun effet sur la légitimité du Roi car celle-ci n'était pas de sang royal. Moutnedjemet mourut peu après l'an 13 du règne de son mari, et devait alors être âgée d'au moins quarante ans. Sa momie fut découverte dans la première tombe que se destinait Horemheb, à Memphis. Son étude a permis de démontrer qu'elle avait enfanté à plusieurs reprises. La présence de la momie d'un enfant prématuré, mort-né, à ses côtés pourrait signifier une mort en couches.
À la mort d'Aÿ II, Horemheb s'empare du pouvoir dans des circonstances qui restent encore très floues, voire inconnues. Il est, selon certaines sources, alors âgé entre 45 et 50 ans. D'après quelques spécialistes il usurpe le trône à Nakhtmin, le fils d'Aÿ II, avec l’aide des Prêtres d'Amon.
Sur la stèle de Turin, il enregistre la façon dont il aurait été soigneusement préparé pour son rôle de Roi, alors qu'il était Prince Régent, sous le règne de Toutânkhamon. Ce qui ressemble à de la propagande pour justifier une certaine légitimité. Il est présenté à Amon lors de la procession de son Festival d'Opet, qui lui remet la couronne de Roi. Par conséquent, s'il n'a pas la prétention d'être de sang royal, il devient divinement élu au trône par le biais d'un oracle. On sait que son règne fut toujours considéré en estime par ses successeurs de la XIXe dynastie, qui vont même aller jusqu'à autoriser un culte à sa mémoire.
Horemheb va entreprendre la réorganisation totale du pays s'appuyant sur une politique déjà mise en place par lui et Aÿ II, sous le règne de Toutânkhamon. Il va également chercher à revenir définitivement à la religion traditionnelle de l'Égypte. Il semble que ce fut pendant le règne d'Horemheb que les premières tentatives ont été faites pour écrire la période Amarnienne de l'histoire Égyptienne, et ce Roi est souvent crédité de la réouverture et de la réparation des derniers temples d'Amon, ainsi que le rétablissement de son sacerdoce.
Il fait nommer des militaires qui lui sont dévoués et en qui il avait toute confiance, aux postes de Grand Prêtres. Les cultes des anciens Dieux sont restaurés et les temples à nouveau ouverts. Les clergés reçoivent de nouvelles terres.
Il fait régner l'ordre dans le pays et améliore les conditions de vie du peuple, alors dans une très grande misère. Il rend public le programme de son règne dans un édit de 38 lignes, figurant sur une stèle retrouvée à Karnak, près du Xe pylône, dite stèle du rétablissement. Il instaure une série de mesures répressives avec des châtiments immédiats pour défendre et protéger le peuple contre les privilèges, les vols, la corruption et le pouvoir des fonctionnaires. Il aurait assigné des peines sévères aux personnes reconnues coupables de corruption. Les fonctionnaires reconnus coupables avaient le nez coupé, puis étaient exilés, tandis que les soldats qui avaient volé, par exemple des peaux d'animaux, étaient soumis à une centaine de coups de fouet.
Il réorganise l'administration, les tribunaux, le trésor, il fixe de nouvelles taxes et place le pouvoir juridique de la Haute et de la Basse-Égypte respectivement entre les mains de deux Vizirs, un à Thèbes et l'autre à Memphis. À ces postes, le plus célèbre d'entre eux, fut le Vizir de Basse-Égypte, Ramsès I. Le Vizir de Haute-Égypte serait le fils aîné du Général Séthi (Futur Sethi I). Toutefois, il faut noter, qu'indépendamment de ses efforts, il fut enregistré apparemment plusieurs cas de vandalisme sous son règne. Nous savons que le tombeau de Thoutmosis IV, KV43, dans la vallée des Rois, fut pillé, puis restauré en l'an 8 du règne d'Horemheb.
Horemheb va chercher à consolider son emprise sur l'armée en la divisant en deux commandements, un pour le Nord et le second pour le Sud. On sait que des opérations militaires ont été entreprises, dont certaines peuvent avoir été simplement faites pour assurer le suivi des actions engagées sous le règne de ses prédécesseurs. Sous le sien, sa politique étrangère nous est exclusivement connue que par les sources Hittites, y compris un texte de ces derniers, qui mentionne un éventuel traité de paix effectué au cours de son règne. Juste après la période d'Amarna le nouveau problème qui se pose pour l'Égypte est la difficulté de contrôler le pays de Canaan. Le calendrier de certains événements, dont ses campagnes, est très controversé. Une autre source de ses actions militaires nous est donnée par des reliefs à Karnak sur la face Nord du Xe pylône et sur les murs de la cour adjacente. Ils donnent la preuve d'une campagne en Syrie/Palestine.
Ces actions avaient pour but de sécuriser les accès aux mines d'or du pays d’Ouaouat, au Sud d’ Assouan, en Basse-Nubie, qui s'étendaient entre le Nil et la mer Rouge. Des écrits retrouvés dans un spéos dédié à Horemheb, au Gebel el-Silsileh à environ 40 km au Sud d'Edfou parlent aussi d'une opération en Nubie. De grands reliefs sculptés sur les murs relatent les victoires du Pharaon. Enfin un objet votif au nom d'Horemheb a été découvert à Sérabit el-Khadim, qui est une localité dans le Sud-ouest de la péninsule du Sinaï, sur le site du temple d'Hathor. Cette découverte confirme la présence d'une expédition à cette période dans les mines de turquoise.
De son activité de bâtisseur on a retrouvé des traces de son intervention depuis le Delta du Nil jusqu'en Nubie. Mais on retient surtout :
▪ Trois pylônes à Karnak, (IIe, IXe et Xe, Temple d'Amon Ré). Pour leur construction, il y a beaucoup d'éléments de preuve qui nous informent que le Roi fait utiliser comme matériaux de remblai, les pierres provenant du temple du soleil d'Akhenaton à Amarna.
▪ À Assiout où d'importants travaux sont exécutés dans le temple d'Oupouaout. Une stèle découverte sur le site en rapporte les faits.
▪ À Avaris il fait faire d’importants travaux de restauration et d'agrandissement du temple de Seth et met en place une base militaire dont la position stratégique protège le Delta oriental.
▪ À Héliopolis de nombreux vestiges à son nom ont été découverts, ils ont malheureusement été réutilisés comme matériaux pour la construction des mosquées du Caire.
▪ Un temple (Spéos) au Gebel el-Silsileh, qui était la plus importante carrière de grès de l'Égypte à cette époque.
▪ Un temple (Spéos) dédié à Amon-Rê, Khnoum et Thot, au Gebel Adda en Basse-Nubie, sur la rive orientale du Nil entre la 1ère et 2e cataracte, au Sud-est d'Abou Simbel.
▪ À Louxor, dans le temple d'Amon-Min, il fait terminer une colonnade commencée sous Amenhotep III et réinscrire son cartouche sur les reliefs de Toutânkhamon.
▪ À Saqqarah où il se fait édifier, alors qu'il n'est pas encore Pharaon, un très grand et très somptueux tombeau.
▪ Il usurpe le temple funéraire d'Aÿ II à Médinet Habou, qu'il agrandit considérablement et en achève la décoration. Ce temple avait été initialement prévu pour Toutânkhamon puis usurpé par Aÿ II. Il est constitué de trois pylônes en briques crues, en enfilade, le tout étant ceint d'un mur également de brique qui délimite lui le téménos dans lequel les ruines des magasins et ateliers du temple ont été mis au jour.
Enfin, lorsqu'il arrive au pouvoir, il se fait construire le tombeau KV57 dans la vallée des Rois. Il faut noter qu'aujourd'hui, on sait que bon nombre des statues et reliefs portant les cartouches d'Horemheb ont été des travaux effectués au cours du règne de Toutânkhamon.
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