APIS

Le taureau Apis, Hap en égyptien , Hep , ou Hapi  n’est pas à proprement parler un dieu, il est l’incarnation terrestre « l’ouhem » du dieu Ptah. Chaque taureau Apis, puisque vivant, n’est par définition pas éternel. L’Égypte dispose de plusieurs Apis lié à la fertilité et à la fécondité.

Représentation d'Apis

Le culte d’Apis est attesté à Memphis dès la première dynastie vers environ (2925-2775 av. J,-C.), mais c’est sous le Nouvel Empire qu’il fut vénéré en tant que dieu à part entière se substituant au dieu Ptah. Ont doit à Nectanebo II (360-343 av. j,-C.) le premier temple dédié à Apis. C’est alors de son vivant qu’il est intronisé dans son propre temple. A sa mort il se voit attribuer une sépulture particulière dans le sérapéum de Memphis ou à Saqqarah. Entre le règne de Ramsès II et l’époque ptolémaïque, vingt-quatre taureaux Apis ce sont succédé dans le temple de Ptah à Memphis. Sous les catacombes de la nécropole de Saqqarah, de nombreux Apis furent inhumés. Chaque sarcophage taillé dans le granit à une longueur de 4 mètres sur 2,50 mètres, pour une hauteur de 3 mètres. Certains sarcophages pouvaient pesés jusqu'à soixante tonnes. Un autre Serapeum fut construit à Alexandrie sous le règne de Ptolémée Ier Soter (305-284 av. J.-C.) pour ses Sérapis.

Statue du taureau Apis

D’après Hérodote, l’animal devait présenter des signes particuliers. Pour devenir un Apis, le dieu Ptah devait féconder une vache issue du harem d’Apis. Le futur Apis devait naitre d’une vache qui par la suite ne pouvait plus avoir d’autre veau. Il devait être noir avec un triangle blanc sur le front, une forme d’aigle sur le dos, les poils de la queue doubles et une marque en forme de scarabée sous la langue.  Autant dire que la reconnaissance de cet animal pouvait durer des années ! Une fois reconnu, le jeune taureau était ramené à Memphis ou il était nourri, entretenu, paré et adoré. Une fois intronisé, il était conduit à « l’Apieion », sa demeure ou il disposait d’un harem.

Une fois l’Apis mort et pleuré, le deuil était proclamé pour une durée de soixante-dix jours, le temps de l’embaumement. Le même rituel d’éviscération était pratiqué sur l’animal. Les poumons, le foie, l’estomac et les intestins étaient soigneusement retirés et placés dans des vases canopes. Les prêtres exécutent sur la momie les rites funéraires coutumiers dont « l’ouverture de la bouche ». Viennent ensuite les funérailles célébrées en grande pompe. La momie était enfin déposée dans son sarcophage accompagné de son mobilier du même type que les humains : amulettes, ouchebti,…

Momie de taureau

De nombreuses fêtes en son honneur étaient célébrées, mais la plus grandiose semble avoir été « la sortie de l’Apis » qui consistait à la fertilisation du sol sous l’œil attentif de pharaon. Une autre fête se déroulait à Héliopolis ou se trouvait le taureau Mnévis, « l’ouhem » de . Cette fête du nom de « la visite d’Apis à Mnévis » consistait à la visite des deux dieux-taureaux afin d’entretenir de bonnes relations entre les deux cités religieuses du pays.

Le roi Ramsès II fesant une offrande à Apis

Au fil du temps, Apis fut associé à plusieurs divinités. Lorsque Ptah fut associé à Osiris ainsi qu’à Sokaris, devenant une unique divinité du nom de Ptah-Sokar-Osiris, Apis se trouva lié à ces divinités funéraires, notamment avec Osiris d’où il prit le nom d’Osiris-Apis. Il fut également associé à Rê en tant que divinité lunaire, Cela explique qu’il soit figuré avec un disque solaire entre les cornes. Il est souvent figuré au pied des sarcophages en bois stuqué de la Basse époque. A l’époque grecque, l’entité Osiris-Apis prendra le nom de Sérapis.

 

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