AMON
Amon, qui signifie « le caché » est un démiurge, c'est-à-dire qu’il est né de rien. Il est associé au grand dieu Rê qui est sous l’Ancien empire, le patron de l’Etat et de la monarchie. Au Moyen Empire, les deux dieux fusionnent et deviennent Amon-Rê, prenant la première place du panthéon égyptien. Au Nouvel Empire (vers 1570-1069 av j.-C.) il devient le dieu solaire unique qui sera vénéré dans toute l’Egypte. Ses partenaires sont multiples et varies selon les villes et les lieux de cultes. A Thèbes ou il est principalement adoré, le clergé lui a donné la déesse Mout comme épouse. De cette union est né un garçon, Khonsou, le dieu de la lune. Il forme ainsi la triade thébaine.
Amon a de nombreuses et diverses représentations. Il est couramment représenté comme un homme barbu assis sur son trône portant la double couronne à plumes, mais également représenté sous la forme d'un bélier ou comme un homme à tête de bélier, symbole de fertilité. Il est aussi représenté comme une oie, un serpent, une grenouille, un cobra royal, un crocodile ou un singe.
Le culte d’Amon est répandu dans toute l’Égypte, à travers de nombreux temples et de grandes fêtes. Hors la ville de Thèbes ou il est vénéré, son culte fut particulièrement vigoureux dans la ville de Tanis en Basse-Égypte ou les rois de la XXIè et XXIIè dynastie firent démanteler la cité de Pi-Ramsès pour fournir à la nouvelle capitale des blocs, des colonnes, des portes, qui servirons aux futurs temples dédié à Amon. Le culte d'Amon s'est répandu dans les pays voisins, notamment en Nubie. Sous la XXVè dynastie, Amon-Rê est devenu le dieu principal du royaume de Napata.
Les fêtes consacrées à Amon comptent parmi les plus belles d’Égypte. Sa principale célébration est la fête de l’Opet. Elle se déroule durant les deuxième et troisième mois de l’inondation au cours duquel la statue d'Amon quitte le sanctuaire de Karnak. Elle est promenée sur une grande barque que portent plusieurs clercs jusqu’au temple de Louxor pour y rejoindre son harem ou elle y restera quelques semaines avant de retourner à Karnak.
A l’occasion de « la belle fête de la vallée », qui a lieu le dixième mois de l’année, La statue d’Amon est de nouveau sortie de son naos pour voyager sur le Nil. Cette fois, la procession passera dans les villages, les nécropoles et les temples funéraires des pharaons.
Bien qu’Amon soit le père et le protecteur du pharaon, Les femmes royales avaient une relation plus complexe avec le dieu. La consécration des femmes royales en tant qu’ «épouses divines d'Amon» qui officiaient lors des festivals et des cérémonies est très ancienne. C’est sous la XVIIIè dynastie que le pharaon Ahmosis Ier en fait une fonction de grand prestige et de pouvoir. Choisies parmi les proches de la famille royale, les adoratrices étaient vouées au célibat et disposaient de vastes domaines. La statuette de bronze, incrustée d’or représentant la prêtresse d’Amon, Karomama, a été découverte à Karnak et elle est datée vers 870 av. J.-C. Elle est la petite fille du roi Osorkon Ier. L’inscription qui y figure dit ; « l’épouse du dieu, la maîtresse des deux terres, la divine adoratrice d’Amon…la fille de Rê, la maîtresse des diadèmes Karomama-aimée-de-Mout »
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