Médinet Habou

Le site de Médinet Habou se situe à la limite de la frange désertique, à l’ouest deLouxor. Le site est occupé par un petit temple dont l’origine remonte à la XVIIIè dynastie. Sa grande renommée lui vaut d’être épargné, et même englobé dans le nouveau temenos. En fait, il continuera d’être agrandi et embelli jusqu’à l’époque gréco-romaine.

Ensemble de Médinet Habou

Ramsès III, le dernier roi de la XXè dynastie choisit d’y élever son temple funéraire. Le monument est un bel exemple d’architecture funéraire royal du Nouvel Empire. Son portail triomphal à l’allure d’une forteresse asiatique et, le système de murailles en brique avec parapet à créneaux renforce l’impression d’enceinte fortifiée. A l’époque, le temple est accessible en bateau par le canal dérivé du Nil et son débarcadère devant le portail, comme l’exige la tradition.

temple funéraire de Ramsès III

Le temple est bien délimité à l’intérieur du domaine sacré. Appelé « Amon uni à l’Eternité », il est dédié à Ramsès III uni au dieu Amon. Certains reliefs muraux méritent une mention particulière : les campagnes de guerres contre les peuples de la mer, avec le seul exemple de bataille navale connu à ce jour ; une vivante partie de chasse royale au sanglier ; les processions rituelles des barques sacrées du roi et des dieux ; les préparatifs d’une expédition militaire et son retour victorieux.

plafond du temple et cartouches de Ramsès III

Adossés au portique nord de la première cour, des piliers osiriaques représentant le roi avec les bras croisés sur la poitrine ; la base des piliers est décorée des emblèmes de la suprématie royale sur les ennemis de l’Egypte. Un mur de la seconde cour représente une double procession de princes et princesses de sang royale.  Trois de ces princes, montés à leur tour sur le trône – Ramsès IV, VI et VIII – n’ont pas manqué de retoucher leur image, y ajoutant l’uraeus au front et le cartouche royal enfermant leur protocole.

restes de colonnes des trois salles hypostyles

Les artisans de Ramsès III, influencés par leurs prédécesseurs, semble avoir emprunté beaucoup d’idée, et même des tableaux entiers, aux monuments funéraires voisins, le Ramesseum et le temple de Mérenptah, aujourd’hui détruit. Ainsi, les scènes martiales ne se rapportent pas toujours aux exploits militaires de Ramsès III, mais sont probablement des copies de scènes de batailles antérieures à son règne.

Au sud du temple, le palais royal accueillait la Cour lors des cérémonies solennelles. La « conspiration du harem », qui fut fatale à Ramsès III, s’y est probablement déroulée.

Construit en brique crue, les murs du palais n’on pas survécu. On peut cependant identifier la salle du trône et, servant de lien entre le palais et la seconde cour du temple, la « fenêtre d’apparition » ou le roi se montrait à la foule rassemblée sur le parvis.

Ramsès III matant ses ennemis nubiens

Sous le règne de Ramsès III et jusqu’à la fin de la XXè dynastie, le principale centre administratif de Thèbes Ouest s’est transféré à Médinet Habou, avec cellules de détention pour les criminels, un marché devant le portail, et un lieu de réunion du tribunal local. Au nord-ouest de l’enceinte, on a retrouvé les vestiges de maisons d’artisans qui, fuyant leur village de Deir el-Medina par crainte des raids libyens, s’étaient réfugiés dans le domaine fortifié du temple. A l’intérieur de l’enceinte, les chapelles funéraires des divines adoratrices d’Amon datent de l’Epoque Tardive. La seconde cour du temple, dont une colonne fut abattue, comporte aussi des vestiges d’une église datant de l’ère chrétienne et les traces de croix gravées sur les murs.

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