La médecine

Les médecins

L’étude des momies a montré que les Egyptiens souffraient de douleurs dans les articulations des membres, de tassements de la colonne vertébrale. De nombreuses maladies étaient dues aux parasites contenus dans l’eau. Le sable, la poussière et le manque d’hygiène provoquait aussi des maladies respiratoires parfois graves.

Peinture représentant un ouvrier blessé au bras - XIXè dynastie

Les médecins avaient recours à de nombreuses préparations à base de plante (figue, papyrus, pavot, blé…) des graines, racines, feuilles, fleurs et fruits frais ou secs en fumigation, auxquelles ils ajoutaient du miel, du sel, du sang, des excréments d’animaux…. Ces remèdes sont administrés sous forme de pommades, de sirops, de pilules, d’onguents. Mais face à un mal qu’ils ne savent pas soigner ou pour compléter un traitement, les médecins font réciter des formules magiques au patient et pour éviter les maladies ou même pour les combattre, les Egyptiens portent sur eux des amulettes afin de se protéger.

Plantes médicinales

Les médecins sont en particulier des scribes ou des prêtres, souvent fils de médecins, qui occupent une place très élevée dans la société. Avant de soigner, ils fréquentent l’école du palais ou des temples pour étudier les textes anciens. Comme aujourd’hui, il existe des médecins généralistes et des spécialistes : chirurgiens, dentistes, ophtalmologistes. Les médecins égyptiens, en particulier les chirurgiens, sont réputés dans le monde antique. Pourtant, ils ignorent comment fonctionnent les principaux organes, les muscles, les nerfs, le cerveau… Ils considèrent que le cœur est l’organe le plus important et que les larmes, l’urine, le sang et l’air circulent dans les mêmes vaisseaux. 

Instruments chirurgicaux gravés sur le mur du temple de Kôm Ombo  Anciens outils médicaux égyptien

La première femme médecin connue en Egypte porte le nom de Merit-Ptah. Elle a vécu au environ 2700 avant J.-C et les hiéroglyphes sur sa tombe la décrivent comme «le médecin en chef». C'est à peu près tout ce que l'on sait de sa carrière, mais l'inscription révèle qu'il était possible pour les femmes d'occuper des rôles médicaux de haut niveau dans l'Égypte ancienne.

Quelque 200 ans plus tard, une autre femme médecin, Peseshet, a été immortalisée sur un monument de la tombe de son fils, Akhet-Hetep, un grand prêtre. Peseshet détenait le titre de ''surveillant des femmes médecins '', suggérant que les femmes médecins n'étaient pas seulement occasionnelles.

Peseshet femme médecin - IVè dynastie

Les médecins soignent les blessures, les abcès, suturent les plaies, les chirurgiens réparent les fractures. Des momies ont été découvertes qui présentaient des preuves de neurochirurgie pour le traitement des tumeurs et des anévrismes. Les médecins savaient amputer et remplacer les membres par des prothèses faites de bois et de cuir. Les prothèses devaient ressembler le plus possible au membre manquant. Les prothèses étaient plus esthétiques que pratiques. Les dentistes bouchent des caries et savent fabriquer de fausses dents.

Prothèse égyptienne du gros orteil en bois et cuir datant de 3000 ans

Le premier dentiste connu en Égypte était Hesirê, un médecin qui vivait sous le règne de Djoser (IIIe dynastie). il est décrit comme "le plus grand médecin qui soigne les dents."

Certains chercheurs pensent que le sable était utilisé pour moudre le blé ce qui permettait d’obtenir une farine plus fine mais que leurs tamis étaient incapables de retenir tout le sable. Ainsi, le pain était granuleux et cela peut expliquer l'usure des dents des égyptiens. Les égyptiens croyaient que la douleur était causée par des créatures appelées vers à dents.

Hesirê, dentiste sous le règne de Djoser - IIIè dynastie

Les nombreux examens faits sur les momies, ont indiqué que même les pharaons avaient perdu toutes leurs dents. La forme de traitement la plus courante semble avoir été l'extraction dentaire. Le forage à travers l'os de la mâchoire peut avoir été utilisé pour soulager les abcès dentaire. Des preuves d'orthodontie, l'utilisation de l'or pour remplir les dents et l'hygiène dentaire existaient également dans l'Égypte ancienne. Certaines momies datant de 2500 avant J.-C  présentent les premières prothèses dentaires sculptées dans l’ivoire et reliées par des fils d’or. Pour ceux qui ont les moyens, les dents infectées sont arrachées pour être remplacées par une dent en or. Pour pratiquer toutes ces interventions, le praticien applique au préalable sur la gencive ou sur la joue un analgésique à base de pavot.

Dentition d'une momie égyptienne

Le dentifrice fût inventé en Égypte, pendant la période de l’Antiquité. Il s’agissait d’un mélange de sel gemme, de menthe, de fleur d'iris séchée et de grains de poivre, qui une fois broyer donnait une poudre blanche. Les Égyptiens mélangeaient cette poudre avec un peu d’eau pour former une sorte de pâte et frottaient leurs dents à l’aide d’un roseau. Les dentistes de notre époque ont échantillonné la réplique d'un autre dentifrice égyptien ancien. Ses ingrédients comprenaient de la poudre de sabots de bœuf, des cendres, des coquilles d'œufs brûlées et de la pierre ponce. Pour parfumer leur haleine, ils ont l'habitude de mâcher une petite boule de miel à la cannelle, l'encens, la myrrhe ou de graines de cardamome.

Si un patient décède, le médecin ne sera pas puni sauf s'il ne parvient pas à traiter le patient de manière standard. Si chaque remède était administré conformément à la loi médicale, ils étaient exonérés de tout blâme si le patient ne se rétablissait pas.

Lorsqu'un patient recevait un remède à base de plantes médicinales, le guérisseur le préparait et le mettait dans un contenant avec l'ordonnance et les instructions d'utilisation écrites dessus, tout comme le fait notre herboriste ou naturopathe moderne.

 

Les infections

Miel -  Le papyrus Ebers fait référence à la valeur médicinale du miel. Presque tous les médicaments égyptiens contenaient du miel, du vin et du lait.
En raison de ses propriétés antiseptiques et antifongiques, le miel était utilisé en interne et en externe, pour apaiser la peau irritée et aider à la cicatrisation des plaies et infections.
Cette méthode doit avoir sauvé un nombre incalculable de vies d'infections mortelles dû à des éraflures, des entailles et des coupures.

 

La diarrhée

Acacia - La gomme dérivée de l'acacia était utilisée pour les maladies gastro-intestinales et urinaires. Elle était souvent mélangée à de l'eau bouillante pour former un mucilage et procurait un revêtement apaisant au tube digestif, en particulier dans les cas de gastrite et d'ulcères.

 

Soulagement de la douleur

Coriandre - Cette herbe et ses graines étaient couramment utilisées par les Égyptiens. Des graines de coriandre ont été trouvées dans des tombes anciennes, et c’est l'une des premières herbes mentionnées dans les écritures anciennes. Elle a des propriétés analgésiques et est utile pour les maux de tête. L'huile essentielle de coriandre était connue pour éliminer les toxines et stimuler la circulation. Le frotter sur le corps aide à soulagé les douleurs musculaires, les raideurs, y compris l'arthrite, les rhumatismes et les conditions inflammatoires.
Les graines ont été utilisées comme cataplasme et comme pâte pour les ulcères de la bouche.

 

Troubles sexuels

Fenugrec – Cette plante est l'une des plus anciennes herbes médicinales de l'Egypte ancienne. Elle était utilisée pour faciliter l'accouchement et les mères en prenaient pour augmenter le flux de lait. Les femmes égyptiennes l’utilisaient pour soulager les douleurs et les problèmes menstruels. Les propriétés antivirales de cette plante ont été vantées pour réduire le mucus et soulager l'inflammation. De plus, elle était utilisée pour traiter l'impuissance masculine.

 

Vitalité

Ail - Dans l'Égypte ancienne, les ouvriers qui devaient construire les grandes pyramides recevaient leur part quotidienne d'ail pour leur donner la vitalité et la force de continuer et de bien performer.

 

Troubles respiratoires

Hibiscus - En Egypte, l'hibiscus commun est utilisé pour traiter la toux en plaçant des extraits de la plante dans le bain du patient ou dans l'eau utilisée pour les inhalations de vapeur.
De l'ail cru était également administré systématiquement aux asthmatiques et aux personnes souffrant de troubles broncho-pulmonaires.

 

Problèmes cardiovasculaires

Oignon - Les anciens Egyptiens l'adoraient, croyant que sa forme sphérique et ses anneaux concentriques symbolisaient la vie éternelle. Les oignons étaient consommés pour aider à combattre les maladies cardiaques, inhiber les accidents vasculaires cérébraux et réduire le cholestérol.

 

Troubles de l'estomac

Carvi - les graines de cette plante étaient considérées comme utiles pour renforcer les fonctions de l'estomac et soulager les gaz intestinaux.

 

Maladies de la peau

Henné - En plus d'être utilisé comme colorant, le henné a été utilisé à la fois en interne et localement dans la jaunisse, la lèpre, la variole et les affections de la peau. Il a été utilisé pour créer une gaze instantanée pour fermer les plaies ouvertes sur de grandes zones en raison de ses propriétés antiseptiques, et comme agent de refroidissement pour les brulures.

 

Maladies oculaires

Huile de ricin - Des haricots de cette plante ont été trouvés dans d'anciennes tombes égyptiennes datant de 4000 avant J.-C.
Les médecins égyptiens utilisaient de l'huile de ricin pour protéger les yeux de l'irritation et de la sécheresse.

 

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