Wah-Sut

Sud d'Abydos - Haute-Egypte

Bien que remarquable, Kahun n'est pas tout à fait unique. En 1902-1903, l'archéologue canadien Charles Currelly commença les fouilles d'une ville du Moyen Empire au sud d’Abydos en Moyenne Egypte ; les fouilles ont ensuite été poursuivies à partir de 1994 par une équipe de l'Université de Pennsylvanie dirigée par l'archéologue américain Josef Wegner. Une série d'empreintes de sceaux d'argile de la ville a donné son nom : Wah-sut-Khakaure-maa-kheru-em-Abdju, signifiant « Durables sont les lieux de Khakaure justifiés à Abydos ».

Ruines des bureaux administratifs - Wah-Sut  Fouilles sur le site de Wah-Sut

Comme Kahun, Wah-Sut fut construite par le gouvernement égyptien pour logé les ouvriés travaillant dans et autour du complexe funéraire du pharaon Sésostris III. Tout comme Kahun, Wah-Sut a atteint une taille et un niveau de population bien au-delà de ce qui était nécessaire pour l'entretien même d'un temple royal. Bien que la ville n'ait pas encore été complètement fouillée, sa superficie était d'au moins 4,5 à 6 hectares.

Plan de la ville de Wat-sut

La plupart de ce qui a été fouillé à ce jour a consisté en une zone remplie de demeures d'élite étiquetés BF, rappelant beaucoup les « domaines urbains » de Kahun, bien qu'un peu plus petits. Ils ont été planifiés dans un style orthogonal typique, chacune des maisons mesure 27,5 m sur 31,5 m et font partie d'un bloc de quatre maisons. La disposition des pièces internes est également remarquablement similaire à celle de Kahun, composée d'une maison centrale précédée d'une cour à colonnades et d'une entrée éloignée de la rue. L'entrée de la résidence principale est un portique suivi de trois pièces principales. A proximité se trouve une suite de pièces identifiée par les excavateurs comme une « unité résidentielle secondaire » et une série de pièces administratives.

Plan de maison d'élite à Wah-Sut

La plus grande habitation d'élite découverte à Wah-Sut que les excavateurs appelaient le bâtiment A, est la résidence d'une série de maires locaux qui administraient la ville et la construction funéraire de Sésostris III. Les fouilles ont permis de mettre à jour des impressions de sceaux d'argile apportant des preuves solides de la continuité d'une succession héréditaire de maires qui se sont transmis la fonction de père en fils pendant plus de deux siècles. Les sceaux  représentent les trois premiers maires de la ville :

Nakht (à gauche), le premier fils de Nakht, Khentykhety (au centre) et le deuxième fils de Nakht, Neferher (à droite). Ces trois hommes appartenant tous à une même famille, administraient la ville à la fin de la XIIe dynastie (vers 1850-1800 av. J.-C.).

Sceaux d'argile

Il s'agissait d'une énorme structure de 82 m par 53 m qui était plus grande que n'importe lequel des blocs de quatre maisons construits à proximité. Il se composait d'une série de pièces distinctes, dont la plupart étaient accessibles depuis une grande cour d'entrée contenant 12 figuiers sycomores en rangées de 4 sur 3. La maison résidentielle principale se dressait sur une plate-forme surélevée et avait une entrée très impressionnante composée d'un portique à 8 colonnes de 42 mètres de large suivi d'un hall peu profond de 38 mètres de long contenant 14 colonnes. Sa grande échelle, ses installations somptueuses et ses nombreuses salles à colonnes imitent à bien des égards la conception des palais royaux de l'Égypte ancienne. Les autres zones de la résidence du maire comprenaient des zones de stockage et de production. C'était un lieu occupé par des scribes et des fonctionnaires qui géraient les flux de marchandises et de communications qui entraient et sortaient de la maison du maire. L’emplacement du grenier à grain fut remplacer plus tard par une suite résidentielle séparée, qui était occupée par une femme du nom de Reniseneb, la fille d’un roi de la XIIIe dynastie comme le suggèrent de nombreuses impressions de sceaux la nommant.

Résidence du maire de Wah-sut  Plan de demeure du maire à Wah-Sut

 

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