El-Lahoun (Kahoun)

 

La cité ouvrière de Kahoun ou (Lahoun) ou (Ilahoun) fût découverte par l’égyptologue anglais Sir William Matthew  Flinders Petrie qui y mena deux campagnes de fouilles entre 1889 et 1890. Cette cité antique, bâti par le pharaon Sésostris II (XIIè dynastie, Moyen Empire), se trouve à environ 90 km au sud du Caire dans le Fayoum. La cité appartient à un complexe royal funéraire et culturel (Pyramide de Sésostris II, tombes privées et temples) qui porte le nom de : Hetep-Senwosrê, c’est-à-dire « Sésostris est satisfait ».

Flinders_Petrie

De forme rectangulaire, l’agglomération couvre une superficie de 350 mètres sur 400 mètres. La cité était entourée d'un mur de briques ininterrompu et divisé en deux parties par un autre mur séparant les quartiers résidentiels pauvres et riches. Ont accédait au quartier ouest par le sud, d’où partait une artère d’environ 8 mètres de large qui le parcourait sur toute sa longueur. Cette vois principale était coupée perpendiculairement par les rues secondaires, bordées d’habitations formant des rangées parallèles. Certaines voies pouvaient comportées des rigoles pour l’évacuation des eaux usés.

Reconstitution de la cité de Kahoun

Site de Kahoun avec en arrière plan la pyramide de Sésostris II Les vestiges recouverts de sable de la ville d'el-Lahoun (Kahoun) Photographie prise du haut de l'Acropole - site de Kahoun

Dans la partie ouest du village, tous les logements populaires qu’occupaient les ouvriers affectés à la construction de la pyramide, s’inspiraient d’un même plan à quelques variations près du nombre de pièces. Les maisons pouvaient aller de deux à dix pièces, et l'accès au toit plat par un escalier était utilisé comme espace de vie et de stockage. Leur superficie globale était rarement supérieure à 100 mètres carrés. Le plafond des plus grandes pièces était parfois soutenu par des poutres en bois. Les portes d’entrée étaient souvent cintrées. Le seuil, le cadre de la porte et les battants étaient en bois. Ces derniers pivotaient dans une cavité en pierre ou dans un simple trou dans le seuil. Toutes les habitations étaient pourvues d’un petit silo et d’un « coin cuisson » à même le sol. L’aménagement d’une cave était à l’initiative de chacun.

Plan de la cité ouvrière de Kahoun Habitations ouest à Kahoun

Les grandes maisons qui servaient de logement aux hauts fonctionnaires chargés des travaux de construction n’étaient pas toutes identiques. D’une dimension approximative de 45x60 metres (2700 m2), elles comprenaient en moyenne soixante-dix salles ou cours. Chacune de ces demeures comportaient l’appartement d’un gardien qui était prévue près de l’entrée. Toujours au rez de chaussée, les salles de réceptions, les appartements privés et les dépendances se trouvait dans le hall d’entrée. Ces demeures de courtisans et de fonctionnaires, comportent une longue entrée et une salle au toit soutenu par des colonnades (peut être la salle à manger), flanquée à droite d’une petite pièce, elle aussi à colonnes, qui communique avec les cuisines et toutes leurs dépendances : abattoir, grenier, four à pain, etc. A gauche se trouve la chambre avec une alcôve pour le lit. Le harem qui occupe le secteur nord-ouest a pour centre une salle à colonnes avec une vasque, dont la présence rappelle celle d’une cour entourée d’un portique. Une chambre à coucher ainsi que d’autres pièces et des salles de bains ont été identifiés. L’intimité était parfaitement assurée car seul un long couloir qui ne débouchait sur aucune autre pièce y menait depuis l’entrée. De la cour, ont pouvait monter sur une terrasse, et l’on accédait à l’appartement du maître et aux appartements des femmes. Les murs devaient être blanchis et décorée de fresques, dont il ne reste que de rares scènes.

Plans de deux grandes demeures de El-Kahoun

La cité comportait également des magasins : boulangerie, brasserie, boucherie, étable etc. les fouilles ont permis de dégager également, une prison et une demeure, que Petrie baptisa « acropole ». Les rares vestiges ne permis pas sa reconstruction. Cependant, on dégagea les escaliers et les fragments d’une plinthe peinte ainsi que des bases de colonnes en pierre. Cette demeure qui était considérablement plus grande que les autres aurait été la résidence temporaire du roi lorsqu'il visitait les travaux de construction de sa pyramide ou même la maison et le bureau du maire.

Photographie représentant le grand escalier de l'Acropole sur le site de Kahoun Photographie du petit escalier de l'Acropole sur le site de Kahoun

Les fouilles de Lahoun permirent de récupérer quantités d’objets de la vie quotidienne tels que des vases en céramique, des coffres, des sièges, des nattes et paniers, des sandales et tissu en lin ainsi que des pelles pour ramasser le grain, moules à briques, maillets, ciseaux, faux, hachettes. On découvrit également des jouets d’enfants : Toupies en bois, poupées, échiquiers, frondes, balles en cuir.

En 1899, de nombreux documents furent retrouvés dans une décharge proche du temple, dont ils constituaient une partie des archives. Certains papyrus relèvent de « l’état civil fiscal » : ces listes servaient à maîtriser le nombre et les déplacements des individus qu’il fallait assurer la subsistance. D’autres documents nous renseignent sur la société et les lois qui la régissaient. Un lot de papyrus plus variés que des documents d’archives, comprenait aussi des ordonnances se rapportant à des soins gynécologiques et à la pathologie animale.

Papyrus gynécologique provenant de Kahoun

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